Progrès-Dimanche, le 28 Août 2005

Lac Kénogami

Trop d’intervenants aux intérêts différents

Avant d’être un réservoir, le Lac Kénogami était avec le Saguenay et le lac St-Jean un superbe plan d’eau. C’est en 1900 que commença le contrôle partiel du débit du lac, pour des besoins industriels. Pour faire passer le lac au niveau 115, il a fallu construire deux barrages (Portage des Roches, Pibrac) et plusieurs digues de retenue: Moncouche, Deschênes, coulée Gagnon et Caskouia. De 1925 à 1996, parce que relativement bien géré, il n’a pas débordé.

Mais en 96, contrairement au lac St-Jean, on en a perdu le contrôle. Ce n’était pas que le fruit du hasard; avec les moyens technologiques d’aujourd’hui, les responsables possèdent les renseignements au moins 48 heures à l’avance du débit d’eau à évacuer pour faire place à celle qui vient. Quand on a compris la nécessité d’ouvrir les pelles, elles étaient soudées dans la rouille, on a du faire appel à Armand Guay pour les ouvrir. Ce plan d’eau avait été mal géré et mal entretenu. Je rends hommage à Alcan d’avoir été un administrateur responsable avec le lac St-Jean.

Le problème actuel, c’est qu’il y a plusieurs intervenants aux intérêts différents. L’économie du lac Kénogami et il y a trois municipalités concernées, génère tout autant d’argent que certaines compagnies impliquées si on considère la construction, le tourisme, la villégiature, le plein air et la navigation de plaisance. Or le rôle d’un gouvernement, c’est de servir d’arbitre entre les différents intérêts de là société; c’est ce qui a fait défaut ces dernières années et ce n’est pas une question de couleur politique.

Ce que je propose comme solution, c’est de confier à l’avenir toute l’administration des eaux du lac Kénogami, des barrages de la rivière Chicoutimi et de la rivière aux Sables à un seul intervenant qui aura comme responsabilité d’être équitable pour tout le monde. Que ce soit Hydro-Québec, Hydro-Jonquière ou Alcan. Et s’il faut investir dans un nouveau bassin de rétention en amont, que ce soit lui qui investisse le 170 millions $ et qu’il en administre les profits.

Fernand Turbide
4640 chemin du parc,
Lac Kénogami, G7X 0B9
418-542-7825