le Dimanche 9 novembre 1997

Barrage sur la rivière aux Écorces

«Quand j’en ai parlé…tout le monde a ri de moi» – Paul-André Cantin

Beauport – «Quand j’en ai parlé, durant la campagne électorale de 1991, tout le monde a ri de moi. Maintenant, on commence à s’apercevoir que c’était ça la meilleure solution.»

L’ancien candidat à la mairie de Jonquière en 1991, Paul-André Cantin, a constaté que le temps lui aura finalement donné raison quant au projet de construire un barrage dans la réserve faunique des Laurentides, pour mieux gérer les apports hydrauliques dans le lac Kénogami.

Celui qui en avait fait l’un des principaux thèmes de sa campagne contre Marcel Martel, n’a donc pas été surpris d’apprendre que c’était là la solution retenue par le comité provisoire de gestion du lac Kénogami, lorsqu’il a pris connaissance de la manchette du Quotidien de vendredi à sa résidence de Beauport, via le réseau Internet.

«J’étais sûr de mon affaire, car celui qui avait concocté le projet dans les années 50, le conseiller municipal Thibeault qui siégeait alors avec mon père (Napoléon), était un électricien de fort calibre.»

L’idée d’un barrage hydroélectrique sur la rivière aux Écorces avait été soumis une première fois au conseil municipal de Jonquière le 4 février 1957, par le conseiller Thibeault. Les élus avaient alors adopté une résolution demandant au gouvernement du Québec de lui céder le territoire nécessaire pour la construction d’un petit complexe hydroélectrique de 22 mégawatts.

Le projet, selon P.A. Cantin, avait finalement été abandonné car la population de Jonquière, mal informée, s’y était opposée.

Paul-André Cantin l’avait relancé dans l’édition du 27 septembre 91 du Progrès-Dimanche, en faisant l’un des principaux thèmes de sa campagne avec la remise en service de la mini-centrale de la Rivière-aux-Sables.

Différents

A l’époque, rappelle M. Cantin, l’objectif était toutefois différent de celui qu’on poursuit aujourd’hui. Au départ, le but recherché était de construire une centrale hydroélectrique pour générer des revenus à la ville de Jonquière. Aujourd’hui, on cherche avant tout à régler le problème de gestion du lac Kénogami et surtout, éviter les débordements en cas de crue maximale probable. Dans cette foulée, l’idée d’y ajouter une centrale hydroélectrique n’est qu’un accessoire qui pourrait permettre de rentabiliser l’investissement.

Mais en 1991, Paul-André Cantin parlait déjà que ce complexe hydroélectrique aurait un impact positif sur la régulation des eaux du lac Kénogami et il fait le pari que s’il s’était réalisé, on n’aurait pas connu le désastre de juillet 96 dans le bassin du lacKénogami.

Mandat

Mardi soir, le comité provisoire de gestion du lac-réservoir Kénogami a demandé à la firme Genivel/BPR/Tecsult d’examiner à fond la faisabilité d’un ouvrage de retenu dans le parc des Laurentides, en amont du lac Kénogami.

Le comité de gestion en est venu à cette solution après avoir mis de côté les hypothèses de construire des exutoires au lacKénogami pour évacuer les surplus d’eau en cas de crue maximale probable.

Un tel exutoire, en utilisant comme prémisse que la crue maximale probable est de 5200 m3/s, devrait être capable d’évacuer 2700 m3/s, ce qui nécessiterait l’aménagement d’un canal de 100 à 150 mètres de large à Hébertville (Belle-Rivière) ou à Arvida (ruisseau Deschêne).