le jeudi 16 septembre 1999

Lac Kénogami

Québec divulguera sa position en octobre

Laterriere – Les riverains du lac-réservoir Kénogami et des rivières en aval devraient connaître, d’ici la fin du mois d’octobre, quelle solution le gouvernement du Québec entend privilégier pour assurer définitivement leur sécurité.

Au bureau du ministre des Ressources naturelles Jacques Brassard, Louise Accolas confirme que le gouvernement a pratiquement complété l’étude des différentes solutions proposées en marge des travaux de la Commission Nicolet sur le déluge de juillet 96.

L’attachée politique du ministre Brassard indique que le député de Lac-Saint-Jean devrait en faire l’annonce à son retour d’une mission économique en Chine. Celle-ci coïncidera avec le dépôt du rapport final sur l’après-déluge qui permettra de fermer les livres sur l’événement du siècle dans la région.

Solutions

Plusieurs hypothèses ont été soumises pour éviter la répétition des inondations du Saguenay, dont l’aménagement d’exutoirs permettant de vider rapidement le lac Kénogami en cas de crues exceptionnelles, une solution qui a cependant le défaut de ne pas régler les problèmes d’approvisionnement en eau du lac pendant les étés secs comme celui que l’on vient de connaître.

C’est pourquoi le comité de gestion du bassin du lac Kénogami a plutôt recommandé au ministre une autre solution, celle de l’aménagement d’un ou plusieurs barrages dans la réserve faunique des Laurentides, en amont du lac Kénogami, sur la rivière aux Ecorces, au lac aux Ecorces ou sur la rivière Pikauba.

De tels ouvrages, qui ne seraient qu’à moitié remplis, permettraient de contrôler les apports au lac, fournissant l’eau en période de sécheresse et retenant les crues soudaines.

Si Québec opte pour cette solution, il devra également décider s’il y ajoute une centrale hydroélectrique de 30 mégawatts comme le suggérait la firme Génivel/BPR/Tecsul, pour aider à rentabiliser les investissements approchant les 200 millions $.

Dans ce cas, le processus sera plus long puisque l’aménagement d’une centrale hydroélectrique de plus de 10 mégawatts doit obligatoirement passer par le Bureau des audiences publiques en environnement.

On parle alors d’un échéancier de trois à cinq ans avant la fin des travaux.

Gestion

D’ici là, les riverains devront s’accommoder des caprices de Dame nature et des entreprises privées qui ont des contrats d’approvisionnement en eau pour leur production hydroélectrique sur les rivières Chicoutimi et aux Sables.

Ainsi, comme le rappelait, hier, la direction de l’hydraulique du ministère de l’Environnement et de la Faune, la Fête du travail a marqué, lundi dernier, la fin de la gestion estivale du lac-réservoir, faisant en sorte que l’on a augmenté les débits d’évacuation dans les deux rivières. De 42 mètres-cubes à la seconde, ils sont passés à 69m3/s pour alimenter les turbines d’Abitibi-Consol, de la ville de Jonquière, et d’Elkem Métal.

Par conséquent, le ministère s’attend à ce que le niveau du lac continue de baisser. En revanche, indique le MEF par voie de communiqué, l’espace de deux mètres actuellement disponibles dans le lac lui permettra d’absorber les crues automnales.

Le ministère estime que le niveau actuel est normal, compte tenu du temps sec des dernières semaines, où on a enregistré que 53 millimètres de pluie à Portage-des-Roches en août.

Le MEF ajoute qu’au cours des 10 dernières années, 1990, 95 et 97 ont offert des niveau comparables mais que c’est 1995 qui a enregistré celui le plus bas.