le Mardi 20 Juin 2006

Niveau du lac Kénogami
Les compagnies répliquent

Chicoutimi (LT) – Les entreprises Abitibi-Consolida-ted et Elkem Métal affirment que la diminution significative du niveau de gestion estivale dulac Kénogami décrétée après le déluge de 1997 représente une diminution de revenus de l’ordre de 8 M$, à raison de 800 000 $ par année et ne veulent plus faire les frais d’une autre réduction du turbinage aux deux centrales.

Les deux entreprises ont réagiconjointement aux propos tenus par le conseiller municipalPaulRoger Cantin. Ce dernier,qui a participé aux trois séances de discussions avec les fonctionnaires des ministères concernés par le renouvellement des baux d’utilisation de la rivière, ainsi que les représentants des deux entreprises, affirme que la perte financière associée à une réduction du turbinage en saison estivale est loin de ce qu’affirment les compagnies.

Le directeur général de l’usine Elkem Métal du chemin de la Réserve, Jean Villeneuve, n’a pas critiqué la sortie publique du conseiller municipal. Il ne conteste pas la validité de ces chiffres préparés par Ross Tamblyn, un citoyen de Saguenay désigné comme représentant descitoyens. Selon les calculs du retraité d’Alcan, les deux entre-prises perdraient approximativement 150 000 $ par année en réduisant le turbinage de 42m³/sà 21 m³/s.

«Il faut mettre les chiffres en perspective. Ce n’est pas laréduction actuelle qui coûte cher et nous sommes à l’aise avec les chiffres révélés en fin de semaine. En 1997, lorsque le gouvernement a changé le mode de gestion, les coûts ont été importants. On a diminué de deux pieds le niveau du lac Kénogami pendant la périodeestivale. Ça représente 800 000 $ par année de moins pour nous et Abitibi-Consolidated. Après huit ans, ça fait 8M$. Nous ne voulons plus payer», insiste le directeur de l’usine.

Ce dernier admet que la gestion du lac avec deux pieds deplus serait plus intéressante pour les utilisateurs et les compagnies qui exploitent des barrages. Par contre, Jean Villeneuve admet que de gérer le lac à ce niveau comporte des risques comme le déluge de juillet l’a démontré.

«Le gouvernement voudrait avoir la sécurité mais ne pas investir. Il faudrait investir dans la Réserve faunique des Laurentides», ajoute l’industriel dont l’entreprise est la cible permanente des riverains du lac Kénogami qui exigent un niveau plus stable pour la pratique des activités nautiques.

Le ministre des Ressources naturelles, Pierre Corbeil, a entre les mains une étude contenant les différentes alternatives. Les calculs effectués par lereprésentant des citoyens ont été vérifiés par les fonctionnaires du Centre d’expertise hydrique du Québec qui ont à leur tour constaté que la réduction du turbinage ne représente pas une perte majeures pour les entreprises. Ils concluent que cette diminution de rendement est de l’ordre de 1,4 %.

En ce moment, le gouvernement gère le lac Kénogami selon les recommandations du rapport Nicolet. Le niveau maximum de gestion est de 163,7 mètres avec un débit de 42m³/s sur la rivière Chicoutimi. Le niveau maximum de gestion avait été fixé par les spécialistes de la commission Nicolet pour donner une marge de sécurité aux gestionnaires en cas de crue soudaine.