le samedi 9 octobre 2004
Forêt centenaire à bûcher
Bouleaux à protéger
Des cinéastes des Productions Cocagne inc. ont capté sur pelliculle, hier, des bouleaux jaunes centenaires de dimensions impressionnantes répartis dans un secteur forestier que l’entreprise Multiforêt entend couper dès le début du mois de novembre prochain.
Co-réalisateurs de divers documentaires tournés ici et là au Québec, Serge et Jean Gagné ont précisé que leur intérêt pour le présent dossier tient au fait que le milieu forestier localisé à quelques kilomètres de la rivière Cyriac et du lacKénogami leur apparaît être exceptionnel.
« Ce que nous avons vu jusqu’à maintenant nous indique que ce patrimoine naturel est particulier quant aux écosystèmes et très riche en gros et petit gibiers. Ce que nous estimons particulièrement intéressant c’est que de simples citoyens prennent farouchement la défense de ce territoire. Des gens qui ont manifestement conscience que ce type de forêt se fait de plus en plus rare au Québec et que si personne n’agit, il n’y aura plus bientôt qu’à contempler béatement de grands espaces désertifiés ou saccagés par l’industrie forestière. Cette dernière, on le sait, se montre plus gourmande que jamais », indiquent par ailleurs les frères Gagné.
Sur pellicule
Caméras au poing, Serge et Jean Gagné ont filmé avec grand enthousiasme et sous toutes les coutures les arbres géants que le résidant Bruno Villeneuve avait préalablement sélectionné pour cette équipe de tournage.
Porte-parole de l’organisme « Action boréale en Abitibi-Témiscamingue », Louise Gravel et Bruno Villeneuve, soulignent que les ministres libéraux Pierre Corbeil, Thomas Mulcair ont été saisis récemment d’une demande visant à accorder le statut d’aire protégée à la « forêt centenaire de Cyriac ».
« Nous comptons également aviser le ministre des Ressources naturelles Sam Hammad de ce projet », fait valoir Mme Gravel ajoutant que le milieu forestier visé « a tout le profil du type de forêt centenaire que le Québec se doit de sauvegarder et de protéger par la loi. »
« Il importe d’agir le plus rapidement possible. Un biologiste du ministère des Ressources naturelles que nous avons rencontré récemment nous a clairement dit que de gros arbres comme ces merisiers ça ne vaut pas cher. On doit les tasser avec le bulldozer et les enterrer. Ces arbres ne peuvent même pas être utilisés pour les scieries », fait ressortir Bruno Villeneuve.