Lac Kénogami : les malheurs d’un plaisancier
le Jeudi 6 Juillet 2006
Lac Kénogami : les malheurs d’un plaisancier
Enfant, j’ai bien souvent joué dans la boue sur les rives du lac Kénogami. À cette époque, sur l’«île de sable», il y avait des hirondelles par nuées et elles nichaient dans la falaise par milliers. En bateau, il fallait se frayer un chemin dans les «pitounes» et surveiller de loin celles qui pouvaient briser nos coques et nos hélices.
Les falaises ont disparu et les hirondelles aussi. Des parties de l’île ont été englouties à cause du peu de rigueur apportée à la gestion du niveau, qui était soit trop haut ou soit trop bas (comme la plupart du temps); on est encore loin des programmes de protection des berges financés par Alcan au lac Saint-Jean (au lac Kénogami, on n’en a même jamais entendu parler!).
Les compagnies avares de leurs profits sont peu soucieuses de leur réputation de bon citoyen corporatif; elles démontrent un désintéressement total du bienêtre des populations qui habitent le territoire qu’elles partagent. Leurs bénéfices constituent leur seul langage et quand elles parlent de pertes, c’est toujours exagéré.
Choquant
Les avantages historiques dont elles ont bénéficié, et dont elles profitent largement encore aujourd’hui, doivent leur être enlevé car elles ont trop longtemps empoché la manne tombée du ciel par rapport aux investissements qui ont été consentis au début du siècle dernier.
C’est quand même choquant de voir empocher les profits de nos ressources naturelles par des intérêts étrangers.
Les compagnies diront qu’elles fournissent des jobs…mais quand ce n’est plus payant pour elles, elles ferment leurs portes comme à La Baie.
Berges gérées à distance
Maintenant que le niveau du lac est géré par les fonctionnaires du ministère de l’Environnement (ou d’un autre ministère, car ils changent de nom comme on change de culotte), on en est à se demander pour qui ils travaillent. Les fonctionnaires devraient normalement travailler pour les citoyens du Québec alors qu’ils servent les intérêts étrangers, en premier, et, peut-être même bien, leur propre intérêt…
Passant l’été sur un bateau, je n’ai guère apprécié devoir à le sortir du lac le 26 juillet, en 2005, parce que le niveau du lac Kénogami ne permettait plus les accès aux débarcadères et aux quais.
J’ai souvent pensé déménager mon bateau au lac Saint-Jean, mais j’aime trop le lac Kénogami avec ses baies, ses îles et ses plages.
Je crois que les citoyens ont droit à un minimum de respect de la part du gouvernement et des compagnies.
C’est le temps du renouvellement des contrats…que les ministres mettent leur culotte, c’est pour ça qu’on les a élus!
Gaston Cantin, (arrondissement de Jonquiére) Saguenay.