le mardi 5 octobre 2004
Réservoir-éponge sur la Pikauba
Un projet loin d’être approuvé
Alma – Le projet d’aménagement d’un bassin de rétention hydrographique sur la rivière Pikauba ne sera pas approuvé de sitôt, s’il faut en croire les propos de la ministre Françoise Gauthier.
La députée de Jonquière à l’Assemblée nationale confirme en effet que le conseil des ministres n’a toujours pas abordé le sujet, notamment en raison d’un manque d’argent.
« Le Parti québécois disait avoir réservé l’argent nécessaire au projet, mais c’était faux. Il n’y a rien; les dollars ne sont pas là. C’était encore une fois de l’argent de Monopoly », affirme Françoise Gauthier.
Estimé à entre 140 et 170 millions $, le projet d’aménagement d’un réservoir-éponge sur la Pikauba se veut, toujours selon la responsable du MAPAQ, un dossier qui peut encore attendre. Pourtant, un commissaire du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) avait clairement recommandé, il y a près d’un an, que cet ouvrage de retenue soit approuvé afin d’éviter une tragédie en cas de déluge.
« Il y a d’autres choses qui sont prioritaires, insiste-t-elle. Par exemple, le programme Art et technologie des médias (du Cégep de Jonquière) exige un déboursé de 14 millions $. Il y a aussi la 175 (route à deux voies divisées dans la Réserve faunique des Laurentides) et l’autoroute 70 qui sont des dossiers fort importants et coûteux. On va attendre un peu. Ce n’est pas le temps de faire un débat avec ça. »
Françoise Gauthier ajoute de plus que le ministère de l’Environnement n’a toujours pas terminé l’étude du rapport du BAPE, une étape impérative dans la concrétisation du projet Pikauba. Cette version des faits contraste cependant avec celle du cabinet ministériel de Thomas J. Mulcair qui, en juin dernier, certifiait que « le dossier repose désormais entre les mains du conseil des ministres ».
Annoncée en 2000 par le premier ministre de l’époque, Lucien Bouchard, l’éventuelle construction d’une centrale hydroélectrique sur la rivière Pikauba permettrait de régulariser les variations inquiétantes du lac-réservoir Kénogami. Prêt à aller de l’avant, Hydro-Québec a déjà effectué les travaux préliminaires reliés au projet et attend maintenant le feu vert de Québec avant d’amorcer la construction du bassin en question. L’échéancier initial prévoyait la fin du chantier pour 2005.