le vendredi 5 novembre 2010

Des prises d’échantillons pour lutter contre les algues bleues

L’eau de la rivière Pikauba analysée

LAC-KÉNOGAMI – L’Association pour la protection du lac Kénogami (APLK) poursuit présentement un ambitieux projet, qui exige audace et dextérité. Elle procède à la caractérisation de la rivière Pikauba, ce qui se traduit par la prise d’échantillons dans des conditions difficiles.

Cette opération fait suite à un premier test de qualité de l’eau qui avait été effectué en 2008 dans trois rivières qui se déversent dans le lac Kénogami, soit Pikauba, Cyriac et Simoncouche. Les résultats avaient démontré des taux de phosphore plus élevés que la normale dans la Pikauba, ce qui a amené l’APLK à agir, ce qui peut se traduire par la prolifération d’algues bleu-vert.

« À la suite d’une recommandation du Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL), nous nous sommes engagés à procéder à la caractérisation de la rivière Pikauba en 2010-2011. La concentration relativement élevée de phosphore de cet affluent, qui fournit 80% des apports d’eau du lac, a motivé ce choix », explique le président de l’APLK, Claude Collard.

L’APLK doit prélever 20 échantillons (4 en crue automnale, 4 en crue printanière et 12 sur une base mensuelle) entre octobre 2010 et octobre 2011.

Jusqu’à présent, cinq échantillons ont été récoltés. Claude Collard s’est porté volontaire pour aller remplir les bouteilles dans les périodes où le débit est élevé. Dans de tels cas, il met son kayak dans son camion, qu’il débarque dans la rivière. Il se rend ensuite jusqu’à une nacelle installée en permanence pour permettre aux marcheurs de traverser le cours d’eau. Du haut des airs, grâce à un système de lest, il lance les bouteilles à l’eau et les remplit. Il les glisse ensuite dans une glacière qui est envoyée dans un court délai à Québec, pour analyse.

« Il a fallu que je trouve des trucs pour réussir à remplir les bouteilles lorsque le débit est élevé. Je dois aussi identifier avec rigueur les différents contenants, pour éviter des erreurs », explique Claude Collard.

Il s’occupera des échantillonnages de l’automne et du printemps, alors que d’autres bénévoles se chargeront du travail cet hiver Mais peu importe les moyens utilisés, pour l’APLK, l’importance, ce sont les résultats. Ils permettront de connaître exactement les quantités de phosphore et de sédiments entrant naturellement dans le lac Kénogami.

Ces données seront précieuses pour dresser un portrait de la situation actuelle, mais surtout pour établir une base comparative dans le temps.

Cartographie

En parallèle, l’APLK s’est engagé à identifier les sources potentielles de phosphore dans le réservoir. Cette activité, réalisée par cartographie, est en démarrage et le responsable, Patrick Trudeau, s’est fixé comme objectif de livrer le produit pour septembre 2011.

« Jusqu’à maintenant, nous avons eu des signaux qui nous ont démontré l’importance de savoir d’où vient le phosphore, que ce soit des milieux humides, des barrages de castor, des opérations forestières, de l’activité humaine. Nous allons maintenant pouvoir suivre l’évolution de la situation de près. Et c’est sans compter que ces données nous serviront dans l’élaboration du plan directeur de l’eau du lac Kénogami qui sera réalisé par l’organisme Bassin versant Saguenay », conclut Claude Collard.