le vendredi 4 octobre 2013

Création d’une aire protégée au sud du lac Kénogami

La démarche obtient un sérieux coup de pouce

JONQUIÈRE – La création d’une aire protégée au sud du lac Kénogami vient de recevoir un sérieux coup de pouce puisque 630 citoyens feront parvenir des commentaires favorables au projet, lundi, à la direction régionale du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du ministère de l’Environnement. À ces 630 commentaires s’ajoutent 275 signatures inscrites sur une pétition parrainée par l’Assocation de protection du lac Kénogami (APLK).

Une copie de ces commentaires sera transmise à la Conférence régionale des élus (CRÉ) ainsi qu’au bureau du ministre Sylvain Gaudreault. L’objectif de l’exercice est de mettre fin aux intentions de procéder à des coupes forestières sur ce territoire de 487 kilomètres carrés.

Après avoir été déçus, le printemps dernier, Claude Collard et Jos Thomas, tous deux membres et vice-président de l’APLK, ont le sentiment du devoir accompli. Selon M. Collard, au printemps dernier, l’organisme a reçu une claque au visage lors de la consultation portant sur le plan d’aménagement forestier opérationnel 2013-2015. « Nous sommes allés chercher les cartes et on a vu que celle de l’unité forestière 2352 qui couvre le lac Kénogami a été teinte en rouge, ce qui signifie que le secteur fait partie des disponibilités forestières » affirme M. Collard.

La surprise est d’autant plus grande que, l’an dernier, une entente d’harmonisation avait été conclue afin de protéger temporairement la sapinière à bouleau jaune lorsque le ministère voulait délivrer un permis de coupe en faveur de Scierie Girard.

Le printemps dernier, une consultation sur la mise en place d’aires protégées a été lancée par la CRÉ, un exercice qualifié de bidon par M. Collard. « La CRÉ a lancé cette consultation le 27 juin, à la veille des grandes vacances estivales. Quand on fait ça, c’est parce que visiblement on ne veut pas avoir de monde », affirme-t-il. La proposition de la CRÉ consiste à instaurer 80% des aires protégées au nord du 49e parallèle afin de protéger l’aire du caribou forestier.

L’APLK estime qu’il est tout aussi important de protéger la forêt et le bassin versant qui approvisionne en eau 50% de la population régionale, comme l’a fait la ville de New York qui n’a même pas à traiter son eau.

Selon M. Collard, toutes ces manoeuvres pour tenter de mettre la main sur la forêt Cyriac répondent à des impératifs économiques d’exploitation forestière dans un secteur où les routes permettent de transporter le bois à coût moindre.

C’est pourquoi, au cours des dernières semaines, l’APLK a lancé une campagne visant à faciliter l’implication des citoyens qui ont pu signer des formulaires de commentaires préremplis. « Au départ, on s’était fixé comme objectif d’avoir les commentaires de 200 citoyens. On s’est rendus à 630. Pour nous, c’est très gros et même énorme. Ça donne un poids légitime à nos demandes », conclut-il.