le jeudi 4 juin 2015
Doit-on s’inquiéter de la sécurité des barrages dans la région?
Le rapport du commissaire au développement durable sur la sécurité des barrages au Québec suscite des réactions au Saguenay-Lac-Saint-Jean, puisqu’il n’identifie pas les gestionnaires qui n’ont pas répondu aux exigences du gouvernement du Québec.
Le rapport démontre, entre autres, que le gouvernement n’avait toujours pas reçu les évaluations requises sur la sécurité des barrages pour plus de 40 % des ouvrages d’importance au Québec.
Le député Sylvain Gaudreault s’inquiète du rapport sur la sécurité des barrages Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, on retrouve 430 barrages, dont 161 sont des ouvrages à forte contenance. Ces barrages sont sous la responsabilité de 21 gestionnaires publics ou privés.
Radio-Canada a appelé tous les gestionnaires de ces barrages dans la région. Plusieurs d’entre eux sont de petites municipalités qui n’ont pas évalué les risques de leurs ouvrages ou pour lesquelles les conséquences seraient minimes en cas de problème.
Pour la plupart, les municipalités concernées n’ont pas déposé de rapport au ministère de l’Environnement récemment.
Par contre, 60 barrages présentent un niveau de conséquences moyennes, importantes, très importantes ou considérables dans la région.
Ils sont gérés par Rio Tinto, le Centre d’expertise hydrique du Québec, Produits forestiers Résolu et Hydro-Québec.
Produits forestiers Résolu assure que tous les rapports de surveillance sur les dix importants ouvrages qu’elle gère sont déposés au gouvernement.
Par ailleurs, à la suite du déluge de 1996, plusieurs ouvrages ont fait l’objet de rénovations. C’est le cas actuellement du barrage Portage-des-Roches, dans le secteur de Laterrière.
Selon Paul Ruel, qui a longtemps fait partie de l’Association pour la protection du lac Kénogami, s’il y a une région où le Centre d’expertise hydrique fait son travail, c’est le Saguenay-Lac-Saint-Jean.
« J’aimerais rassurer les gens parce que suite à la Commission Nicolet, il y a un comité qui a été fait, il y a eu des travaux qui ont été faits et il y a une surveillance accrue du bassin versant. On a même mis en place les infrastructures nécessaires pour contrer une crue abondante qui pourrait arriver encore à ce moment-là. »
De son côté, Hydro-Québec n’est pas visée par le rapport du commissaire au développement durable. La société d’État a ses propres procédures de vérifications internes.
« La loi prévoit qu’on doit faire des inspections, mais notre programme spécifique prévoit en plus de l’auscultation et des essais spécifiques aux différents ouvrages régulateurs », explique la porte-parole d’Hydro-Québec, Marie-Hélène Devos.
Pour sa part, Rio Tinto n’a pas commenté le rapport du commissaire Jean Cinq-Mars.