Mercredi 31 Août 2005

Lac Kénogami

Fini la gentillesse !

JONQUIÈRE (DC) – L’Association pour la protection du lac Kénogami (APLK) ne mettra plus de gants blancs pour exprimer la volonté de ses membres. Ceux-ci réclament un niveau d’eau acceptable pendant six mois, soit de mai à octobre, et leurs représentants prendront les moyens nécessaires pour se faire entendre.  «Dès la semaine prochaine, des gestes seront posés pour traduire la détermination affichée dimanche, lors de notre assemblée générale. Nous voulons de l’eau dans le lac Kénogami et comme le contrat (accordé à Elkem Métal) finit en décembre, nous ne laisserons pas passer le bateau, affirme le président de l’APLK, Louis Pilote. Interrogé hier soir, après une réunion à laquelle participaient les 12 personnes élues au comité exécutif, il venait de se voir accorder un nouveau mandat et se montrait satisfait. Malgré les critiques émises par quelques membres, ceux-ci jugeant les administrateurs par trop timorés, le climat fut convivial. «La réunion a été très plaisante, confirme Louis Pilote. Nous avons décidé que le temps de la gentillesse était fini. Nous appliquerons les propositions qui ont été soumises dimanche et dans cette perspective, nous avons monté un plan d’action qu’il nous reste à fignoler.»

Pas de seuil minimal

CHICOUTIMI (PG) – «Il n’y a pas de seuil minimal du niveau du lac Kénogami en fonction des riverains. Roger Dumont, chef de division à la gestion des barrages publics du Centre d’expertise hydrique brise ainsi les illusions des riverains. Plusieurs croyaient que la pression populaire avait joué un rôle dans la décision de vendredi dernier de réduire le débit sortant du lac Kénogami à 30 mètres cube par seconde, contrairement aux 42,5 habituels. Comme la décision intervenait deux jours avant leur assemblée générale de l’Association pour la protection du lac Kénogami (APLK), ils avaient ainsi espéré qu’il s’agissait d’un choix politique. Or, il n’en est rien. La cause réside simplement en un bris majeur à la Centrale Chicoutimi d’Abitibi-Consolidated sur la rivière du même nom. « Ils avaient moins besoin d’eau. Ils ont parlé à Elkem Métal et ils se sont entendus pour réduire le débit à 30/, raconte M. Dumont. L’autre élément qui a joué un rôle est la peur de connaître la même situation qu’à l’hiver 2003, alors que le lac s’était retrouvé extrêmement bas. Et la qualité de vie des riverains a-t-elle joué un rôle ? Cette notion n’existe pas. Ça ne fait pas partie des éléments pour l’instant. On doit se réduire à respecter les contrats des compagnies » réplique sèchement le fonctionnaire. L’explication déçoit énormément Paul Ruel, président du Comité de bassin du lac Kénogami.