le vendredi 29 octobre 1999
Gestion du lac Kénogami
Le comité provisoire exige des réponses
Le ministère des Ressources naturelles et le ministère de l’Environnement du Québec sont tenus de fournir le plus rapidement possible des réponses aux membres du Comité provisoire de gestion du lac Kénogami, qui a abattu une tâche considérable portant sur le bassin versant de cette étendue lacustre de même que soumis des recommandations à ce sujet, a souligné hier dans le cadre de la conférence régionale du Réseau Environnement, Paul Ruel.
«La réponse du gouvernement devait nous parvenir à la Saint-Jean-Baptiste et cela n’a pas eu lieu. Par la suite, on a avancé que ce serait à l’automne 1999 mais tout indique que la présente saison va s’achever sans qu’on ait quelque signe de vie que ce soit», a-t-il indiqué.
Prévenir c’est…
Il a signalé de plus que si ce dernier prend la décision d’aller de l’avant concernant l’aménagement de bassins-réservoir en amont du lac, il devrait y avoir dès lors tenue d’audiences publiques et quelques années vont s’écouler avant que tout soit mis en oeuvre. Par contre, a-t-il fait remarquer, il pourrait être possible de réaliser assez rapidement les aménagements qui ont été proposés pour améliorer la capacité d’évacuation des eaux à la tête des rivières Chicoutimi et aux Sables. Les ministères, estime-t-il, ne peuvent pas rester les bras croisés bien longtemps sachant que s’il survenait une autre catastrophe les dommages encourus pourraient s’élever pour les résidants et l’industrie jusqu’à quelque 300 millions $.
Devant le même auditoire composé d’une bonne centaine de membres participants, le président Ruel a fait remarquer que l’implication de la vingtaine d’organismes membres du comité a permis de discuter en long et en large de solutions sécuritaires et relativement peu coûteuses eu égard à une «crue maximale probable».
Environnement
Maurice Dumas du ministère de l’Environnement a rappelé que le comité provisoire de gestion du lac Kénogami a été formé à la suite du déluge de juillet 1996 et dans la foulée des recommandations du rapport de la commission Nicolet. Il a fait remarquer de plus que l’exercice a exigé beaucoup de doigté considérant qu’il faut concilier les intérêts d’un chacun et partager de façon la plus équitable possible le niveau des eaux, les risques, et les avantages découlant des choix de gestion concernant le bassin versant étudié.
Trop nombreux
Pour sa part Pierre Gauthier d’Elkem Métal, a souligné que la compagnie a hésité quelque peu avant d’accepter de devenir l’un des membres du Comité provisoire de gestion mis sur pied, et fait valoir que du seul fait que la compagnie détenait des droits concernant l’eau qui alimente son barrage hydroélectrique, elle ne pouvait pas pour ainsi dire se défiler devant ses obligations.
«Au delà des intérêts respectifs des organismes et corporations, les participants aux travaux du comité sont parvenus à l’issue des nombreux échanges tenus, à dégager un consensus touchant la sécurité des gens», a commenté par ailleurs Pierre Gauthier.
Il dit estimer par ailleurs qu’il aurait été préférable de réduire le nombre de participants aux rencontres intervenues, car la prise de décisions qui fait suite à des échanges entre une quarantaine de personnes constitue un exercice démocratique plutôt périlleux. Il a fait remarquer également que dans le cadre d’un tel exercice il importe de bien identifier les leaders.
De son côté Claude Malenfant rattaché à Ville de Jonquière, a fait remarquer que la participation de la corporation municipale au comité a permis entre autres d’identifier les zones inondables, d’assurer un partage équitable concernant l’évacuation des eaux par les rivières aux Sables et Chicoutimi, d’implanter un système d’alerte pour les riverains advenant un sinistre, et d’établir un plan de gestion estivale du niveau des eaux du lac Kénogami.
COBARIC
Autre panéliste invité, l’ingénieur Jean-François Cyr, a fait part à l’auditoire de l’expérience vécue au sein de l’équipe qui a participé au cours des dernières années à l’élaboration du projet pilote Comité Bassin de la Rivière Chaudière (COBARIC I et COBARIC II).
Il a exposé notamment les principes directeurs et paramètres sous-jacents aux travaux qui ont été réalisés à ce jour, signalé l’importance d’élaborer un schéma directeur de l’eau (SDE), et rappelé l’importance d’une implication soutenue de l’ensemble des acteurs dans un tel projet.