Pas de bail avec Elkem sans compromis


Lundi 29 Août 2005

Pas de bail avec Elkem sans compromis

LAC-KÉNOGAMI (PG) – C’est dans une atmosphère chauffée que les riverains du lac Kénogami ont envoyé un message clair au gouvernement : pas de renouvellement de bail sans compromis de la part d’Elkem Métal. 

L’Association pour la protection du lac Kénogami (APLK) a tenu pour la première fois en quatre ans une assemblée générale où se sont présentés plus de 200 membres. Les résidents et estivants exigent du gouvernement que l’eau du lac leur soit rendue. «L’été, l’eau du lac Kénogami c’est pour nous. Les compagnies ont pris notre rôle trop longtemps», a lancé Louis Pilote, président sortant de l’APLK.

Plusieurs résolutions adoptées vont dans ce sens et visent à faire pression sur les décideurs. Mais le point qui a soulevé les passions fut celui du renouvellement du bail qui lie Elkem Métal au gouvernement du Québec. Le comité exécutif proposait que le nouveau bail ne soit que d’une durée de cinq ans, en comparaison avec les 50 ans de l’entente actuelle. ~Êtes-vous tombés sur la tête, a lancé au comité exécutif Louis Champagne, animateur à CKRS et résidant du lac. On a décidé que l’électricité appartenait au peuple. Commençons la négociation à zéro année, on jasera après. Il n’y aura pas de contrat tant qu’ils ne se mettront pas à la table.»

D’autres résolutions adoptées demandent aussi de faire disparaître l’exigence de fournir un volume d’eau minimum de 42,5 mètres cube aux producteurs d’électricité et de gérer les sorties d’eau du lac en fonction des entrées. «S’il rentre 20 mètres cubes d’eau à la seconde dans le lac, il en sort 20, a expliqué aux citoyens présents le président de l’assemblée, Gilles Fradette. Durant l’été, on est obligé de sortir 42,5 mètres cube. Pour nous la solution, c’est s’il ne rentre pas d’eau, il n’en sort pas. On ne veut pas que les compagnies en prennent toujours 42,5. Il faut enlever cette norme-là», a poursuivi Paul Ruel, président du Comité de bassin du lac Kénogami. A titre d’exemple, le 18 août dernier, le débit d’apport était de 17,2 mètres cube par seconde et celui de sortie se situait à 42,5. Dans un même ordre d’idées, le mode de gestion estival devrait selon eux s’étendre du 15 mai jusqu’au 15 octobre avec un niveau d’eau idéal de 113,5 mètres pieds. Ce plan s’applique aujourd’hui du 15 juin jusqu’à la Fête du travail.

Le bail liant Elkem Métal vient à échéance le 31 décembre prochain et les négociations ont cours depuis plusieurs années. La ville de Saguenay a demandé au ministère des Ressources naturelles et de la Faune d’être présente à la table. Les rumeurs laissent croire qu’une réponse positive serait annoncée au cours des prochains jours. L’APLK demande désormais que ce soit le maire de Saguenay qui soit assis personnellement à la table de négociations, de même que ses confrères d ‘Hébertville et de Larouche. Le maire de Saguenay, Jean Tremblay, avait plutôt annoncé son intention de déléguer un expert.

Les riverains en ont aussi contre les gestionnaires directement impliqués et ne veulent plus rien savoir du ministère du Développement, de l’Environnement et des Parcs et demandent que la gestion du niveau du lac Kénogami soit remise à Hydro-Jonquière propriété de la ville de Saguenay. «Avec la fusion, c’est le temps de devenir autonomes sur ce point-là», a clamé Gilles Savard, un membre présent. De cette façon, les citoyens s’assureraient d’avoir des représentants élus en charge de la gestion du lac.

L’APLK aura aussi à mettre sur pied des moyens de pression pour porter ses revendications. Claude Gagnon, un résidant, a proposé de copier une activité déjà existante, soit la parade des bateaux. «Nous sommes 300-400 au mois de juin à défiler avec nos bateaux sur le lac. On pourrait maintenant faire une parade de bateaux tirées par nos remorques sur les routes de la région», a-t-il suggéré, avec l’approbation de tous.

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