Une pratique qui inquiète plusieurs élus
le mercredi 26 juin 2002
Bois de chauffage
Une pratique qui inquiète plusieurs élus
Le conseil d’arrondissement de Jonquière interviendra auprès des autorités pour que cesse la coupe illégale de bois de chauffage le long du lac Kénogami, sur le côté sud. La pratique, qui ne date pas d’hier, s’apparente à de sauvages coupes à blanc.
Le sujet a été traité, hier, à l’occasion d’une assemblée spéciale du conseil d’arrondissement de Jonquière, qui prendra des vacances en juillet.Selon ce qu’a raconté le conseiller municipal, Bernard Noël, des citoyens du Saguenay sollicitent des permis de coupe auprès du ministère des Ressources naturelles (MRN) afin de prélever quelques cordes de bois qui serviront à des fins personnelles. Sous ce couvert, ils exploitent des affaires au noir, allant jusqu’à récolter 125 cordes de bois pour la vente.
Conseiller municipal représentant l’ancienne municipalité de Lac-Kénogami, Réal Godin n’a pas paru surpris, indiquant que ce commerce illégal existe depuis au moins une vingtaine d’années, sans que personne n’intervienne.À ce que les conseillers ont raconté, il y a pas mal de monde qui peut intervenir dans ce dossier. D’abord le ministère lui-même, qui n’aurait pas les moyens de faire respecter ses propres permis en raison d’un manque de personnel, selon le conseiller Godin, puis la MRC du Fjord-du-Saguenay, qui détient la juridiction sur le territoire, et Saguenay qui réclame justement que ce secteur fasse partie de ses limites.
Suivant les propos de Claude Tremblay, le comité exécutif a été saisi de l’affaire et souhaite sensibiliser les autorités. Une première approche doit être effectuée auprès du préfet de la MRC du Fjord, Jean-Marie Claveau, pour qu’il se serve des prérogatives que lui accorde la juridiction. «Il ne devra pas seulement s’occuper du turbinage», a dit le président de l’assemblée, Georges Bouchard, en référence au dossier de mini-centrales hydroélectriques qui préoccupent la MRC.
Les coupes à blanc longent le sentier pédestre qui relie Laterrière à Hébertville. Selon Réal Godin, il y a les détenteurs de Contrats d’approvisionnement et d’aménagement forestiers (Caaf) qui pourraient intervenir, mais ils s’accommoderaient de la situation. Les essences prélevées, dont le merisier, ne les intéressent pas. Le secteur le plus touché par cette pratique se trouve à Canton Plessis. Les «commerçants» ont déjà sévi le long de la route des Bâtisseurs. Ils ont été chassés en raison de la mise en vente de terrains pour la villégiature.