Consultation sur la sécurité nautique


le mercredi 26 août 1998

La motomarine risque d’écoper

Consultation sur la sécurité nautique

La motomarine risque de se retrouver au banc des accusés, aujourd’hui, à l’hôtel de ville d’Alma, où se tiennent les audiences du Comité de consultation sur la sécurité nautique et la qualité de vie sur les lacs et cours d’eau du Québec, institué par le ministère des Affaires municipales.

Il ne fait aucun doute, indique Jean Lacroix, directeur général du Conseil régional de l’environnement (CRE), que la motomarine se retrouvera au coeur des interventions. Mais, ajoute-t-il, la question de la sécurité nautique et de la qualité de vie doit être débattue plus globalement.

M. Lacroix appréhende des interventions «émotives», tant de la part des tenants de la motomarine que des opposants. Il n’est pas le seul, puisqu’un citoyen du Lac-Saint-Jean a demandé à comparaître à huis clos afin d’éviter d’être identifié.

Selon ce que le Quotidien a pu apprendre, la ZIP (zone d’intervention prioritaire) Alma-Jonquière s’inscrira en faux contre la pratique de la motomarine pour des raisons de sécurité et de propreté. De 40 à 60 pour cent de l’essence des moteurs deux temps s’échappe directement dans l’eau. Ces moteurs sont également bruyants.

Le Riverains 2000, un organisme, qui regroupe les propriétaires de chalet autour du lac Saint-Jean, ouvrira le bal à 14 h. Son président Luc Tessier devra traduire les griefs de ses membres, qui logent à plusieurs enseignes.

Michel Leduc, un ancien directeur général du Conseil régional des loisirs, interviendra à titre personnel. Dans ce cas aussi, les oreilles des motomarinistes pourraient se faire chiffonner.

Pour faire contrepoids, l’Association canadienne sportive et récréative de motomarine a désigné Pierre Savoie pour défendre sa cause.

Pas d’avis

Le CRE a été surpris de la venue de la commission en plein mois d’août, alors qu’une intervention du genre est sollicitée depuis deux ans. «D’ailleurs, a noté Jean Lacroix, nous ne l’avons pas su de source officielle; je l’ai appris par la bande alors que j’étais à Québec.» Il en est de même pour d’autres participants, qui en ont eu vent grâce au bouche à oreille.

Le contenu du mémoire du CRE n’était pas encore arrêté, hier, mais il est certain qu’une partie portera sur l’impact environnemental. «Nous sommes concernés par la sécurité, souligne M. Lacroix, mais nous sommes aussi satisfaits de pouvoir s’exprimer sur l’impact environnemental.»

Le CRE mettra en relief le comportement des moteurs à deux temps, qui laissent échapper en grande quantité de leur mélange d’huile et essence. «Le problème, croit avoir identifié M. Lacroix, est que le moteur à quatre temps n’est pas assez puissant pour la motomarine.»

M. Lacroix rappellera à la commission que les bateaux font des vagues qui érodent les berges et affectent les marais. De plus, les motomarines ont accès à zones restreintes comme les milieux humides.

Le mémoire de la personne qui a requis l’anonymat propose une nouvelle réglementation régissant principalement la motomarine. Il suggère que les cours d’eau soient divisés en trois zones, de 0 à 200 mètres où la vitesse maximale serait de 10 km/h, de 200 m à 5 km, où la vitesse admise serait de 50 km/h et la circulation tolérée seulement en ligne droite et au-delà de 5 km, une zone libre, comparable à une piste de course.

Au moins deux intervenants souhaiteront que la réglementation fasse une nette distinction entre les embarcations à moteur et la motomarine. Les plus radicaux soumettront au commissaire en chef, Claude Boucher, député péquiste de Johnson, que la motomarine est un engin de course et seulement un engin de course.

Tous réclameront une plus grande surveillance sur les cours d’eau comme le lac Saint-Jean, le lac Kénogami et le Saguenay. Sans doute qu’on leur rappellera que le Québec n’a pas les moyens financiers d’exercer une plus grande présence.

Pour la deuxième partie des audiences, en soirée, la commission écoutera les citoyens qui auront inscrit leur nom sur l’horaire.

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