Niveau du lac Kénogami à 113,5 pieds
le vendredi 25 juin 2004
Réal Godin fustige les opposants
Niveau du lac Kénogami à 113,5 pieds
Lac-Kénogami – C’est sans retenue que le conseiller municipal de Saguenay, Réal Godin, s’attaque aux citoyens ayant dénoncé, dans l’édition du Quotidien de mardi, le maintien du niveau du lac Kénogami à 113,5 pieds.
Élu municipal représentant l’ancienne localité de Lac-Kénogami, Réal Godin ne mâche pas ses mots en regard notamment de l’ancien sous-ministre Pierre Gauthier et sa conjointe, Louise Accolas, ex-attachée politique de Jacques Brassard. Ces derniers, des riverains du lac Kénogami, avaient blâmé ouvertement la gestion de l’étendue d’eau dans le secteur de la digue Ouiqui, près d’Hébertville.
Une visite avait permis de constater qu’en effet, la plage dont ils jouissaient autrefois est désormais entièrement submergée alors que de multiples glissements ont ravagé la façade de leur terrain. Des bris matériels, chez eux comme chez leurs voisins, témoignent également des ravages pouvant être attribués au niveau du lac.
« Il arrive au monde ce fonctionnaire-là, lance d’emblée le conseiller municipal en visant directement Pierre Gauthier, aujourd’hui retraité. Maintenant qu’il n’a plus son job, on peut se permettre de lui parler dans la face. »
Poursuivant dans la même veine, Réal Godin prend ensuite la défense des plaisanciers de son arrondissement, eux qui exigeaient depuis longtemps que le lac offre des conditions adaptées aux sports nautiques.
« Si le lac était géré à 111 pieds, il ne serait pas possible de le naviguer. Quand il fait beau, c’est normal que les gens veuillent pouvoir en profiter. On a des maisons de 150 000 $ à 200 000 $ sur le bord de l’eau, avec des bateaux d’environ 50 000 $. À 113,5 pieds, je considère que le lac n’a jamais été aussi bien géré », exprime-t-il.
Glaces
Reprenant ensuite les indications d’un autre intervenant dans le dossier, Jean-Claude Royer, selon lequel le niveau de l’eau a détruit les berges du secteur, Réal Godin explique qu’en effet, le lac a été victime d’une crue extrêmement rapide cette année.
« Le lac s’est rempli à une vitesse incroyable cette année, avant même le départ des glaces. C’est une situation exceptionnelle. Contrairement aux autres années, la glace est donc montée en même temps que les eaux et nous avons tous été touchés par les événements. Même mon propre quai a été brisé. C’est ça qui est arrivé et qui explique leur problème », insiste l’élu saguenéen en répétant que dans le meilleur des mondes, le lac doit être maintenu à entre 113,5 et 114 pieds.
« Ceux qui gèrent le lac vont cependant le faire descendre aux alentours de 112,7-112,8 pieds sous peu. En ce moment, il entre environ 100 mètres cubes d’eau dans le lac alors qu’il en sort 150 mètres cubes », continue-t-il.
Il conclut en soulignant que, pour la première fois, un ministre prend en considération les besoins des riverains, faisant ainsi référence au ministre de l’Environnement du Québec, Thomas J. Mulcair.
« C’est la première fois qu’un ministre dit que le lac Kénogami doit ressembler à un lac », prétend-il en confiant néanmoins que le projet de réservoir sur la rivière Pikauba demeure un impératif pour la sécurité de ses citoyens.
Justement, en ce qui a trait au projet de la Pikauba, on signale au cabinet du ministre Mulcair que le dossier repose désormais entre les mains du Conseil des ministres.
« C’est une décision qui appartient maintenant au gouvernement, lequel doit évaluer les décisions à prendre. Ce sera fait dans les meilleurs délais », promet l’attachée politique de Thomas J. Mulcair, Chantale Turgeon.