La Ville de Saguenay durcit le ton pour freiner la prolifération des algues bleu-vert dans le lac Kénogami. Certains citoyens sont loin d’apprécier le changement.

La municipalité a fait parvenir une lettre à chaque riverain du lac Kénogami. La missive précise à quels endroits les propriétaires doivent cesser d’épandre des fertilisants et de tondre leur gazon pour laisser le terrain à l’état sauvage.

Luc Lessard, propriétaire d’un duplex en bordure du plan d’eau, ne comprend pas l’attitude de la Ville. Si, un moment donné, on n’entretient pas les bords partout, on va avoir l’air de qui?

Sa voisine, Ginette Bouchard, entretient son terrain de façon méticuleuse. Elle qui fréquente les lieux depuis son enfance n’apprécie pas non plus la lettre de la municipalité qui lui interdit toute intervention dans une bande riveraine de 10 mètres, soit à peu près toute la façade de sa maison. Moi, je trouve ça extravagant. C’est trop!

La Ville plus sévère

La Ville de Saguenay n’imposera aucune amende cet été, mais elle durcira le ton dans les prochaines années. Surtout que l’eau potable d’une bonne partie de la ville provient du lac. La conseillère municipale Christine Boivin est d’accord avec cette façon de faire. Si on arrive avec un problème majeur, demain matin, on a des présences d’algues bleu-vert, on risque de voir nos évaluations de maison diminuer.

Le directeur de l’Association de protection du lac Kénogami, Claude Collard, est également favorable.
« Si, un moment donné, il y a des fleurs de cyano qui éclosent, on ne peut plus se baigner, on ne peut plus utiliser le plan d’eau à toute fin pratique, on ne peut plus boire cette eau-là, explique-t-il. La meilleure façon d’éviter, c’est d’assurer la protection, c’est de respecter ce que la nature a fait depuis des millénaires. »

Navigation

Plusieurs riverains ne partagent pas l’avis de l’Association de protection du lac Kénogami. Ils trouvent inacceptable que la Ville soit plus sévère à leur égard alors qu’elle ne fait rien contre les plaisanciers qui circulent sur le lac et soulèvent des sédiments.
À ce sujet, la municipalité répond qu’elle ne peut réglementer la navigation, car il s’agit d’une juridiction fédérale. Elle prévoit toutefois faire une campagne de sensibilisation cet été.