le vendredi 24 juillet 1998

Barrage Portage-des-Roches

Des syndiqués d’Hydro proposent une solution

Laterriere – Les employés de métier d’Hydro-Québec affiliés à la FTQ proposent une solution économique et simple pour régler les problèmes de gestion du barrage de Portage-des-Roches à Laterrière.

Ils offrent à la région de jouer le rôle de gardien comme le réclame à cor et à cris la mairesse de Laterrière, une tâche qu’ils assument déjà à Chute Garneau, qui est situé en aval.

«Lorsque le ministère de l’Environnement et de la Faune décide de changer le débit de son barrage au Portage-des-Roches, il doit nous en aviser pour qu’on puisse ajuster Chute Garneau. Selon les débits annoncés, nous calculons le temps que le coup d’eau va prendre pour arriver -des fois c’est quatre, d’autre fois c’est six heures- et nous actionnons nos vannes. Ça ne serait pas beaucoup plus d’ouvrage de s’occuper également de Portage-des-Roches», plaident Yvan Tremblay, directeur santé et sécurité, de même que Gaston Normand, directeur syndical de l’exploitation pour les employés de métier d’Hydro-Québec affiliés au local 1500 du SCFP (FTQ).

Coopération

Les syndiqués d’Hydro-Québec dont le métier est d’exploiter le réseau et les barrages que la société d’État possède au Saguenay, ne remettent pas en cause la gestion de Portage-des-Roches qui est présentement assumée par le ministère de l’Environnement et de la Faune.

 

«Ce sont leurs ingénieurs qui continueraient de prendre les décisions sur la gestion du réservoir. Sauf qu’au lieu de faire sonner la pagette d’un employé du MEF qui doit faire ça en plus de ses autres tâches, nous leur offrons de nous occuper de l’opération et de la surveillance du barrage.»

Comme le soulignent messieurs Normand et Tremblay, le personnel d’Hydro-Québec veille 24 heures sur 24, sept jours par semaine, et les citoyens peuvent les rejoindre en tout temps. Il pourrait y avoir des visites à Portage-des-Roches sur chaque quart de travail.

«Admettons que notre employé constate que les manoeuvres qu’il a effectuées au barrage (ouvrir ou fermer des pelles) ne donnent pas les résultats attendus en faisant sa ronde, il peut appeler l’ingénieur en service au MEF et l’en informer. Celui-ci pourra consulter ses pluviomètres et peut-être modifier la décision. Nous offrons de «fine tuner» leur gestion en assumant une présence réelle au barrage. C’est ce que la population de Laterrière veut», explique Gaston Normand.

Hydro-Québec compte six employés à temps plein plus un occasionnel pour opérer son réseau au Saguenay. Le syndicat estime que pour s’occuper du barrage du Portage, cela représenterait un huitième de tâche de travail. «Ça coûterait pratiquement rien et la population serait rassurée. Avant de chercher des solutions miracles, il faut se servir de ce qu’on a», disent-ils.

Yvan Tremblay rappelle les propos du sous-ministre chargé de la reconstruction, Georges Beauchemin, selon lesquels la construction des barrages dans la Réserve faunique des Laurentides, pour solutionner une fois pour toutes les problèmes de gestion du lac Kénogami, prendra de cinq à six ans.

«Est-ce que cela veut dire qu’on va entendre les riverains du lac Kénogami et ceux de la rivière Chicoutimi chialer et avoir peur pendant encore six ans? Il faut trouver une solution en attendant et je crois que la nôtre est la meilleure», plaide Yvan Tremblay.

Lors du déluge de juillet 96, les responsable de l’exploitation du réseau d’Hydro voyaient les niveaux monter aux barrages de Chute Garneau et de Pont Arnaud alors que les vannes du Portage étaient toujours fermées.

«Les apports naturels de notre réseau suffisaient à faire grimper les débits et nous avons réagi tout de suite, ce qui ne s’est pas passé à Laterrière, parce que nous étions sur place, rappellent les représentants syndicaux. Si nous avions eu alors la responsabilité du réservoir Kénogami, nous aurions ouvert les pelles dès le jeudi soir. C’est notre travail, on fait ça à l’année, et on est les meilleurs au monde.»

En tant que syndiqués, les employés d’Hydro ne veulent pas enlever le job de leur confrère du MEF qui opère les vannes du Portage, quitte à compléter tout simplement sa tâche.