Rapport Nicolet


le vendredi 24 janvier 1997

Rapport Nicolet

Québec – Le Gouvernement du Québec fait siennes les principales recommandations du rapport Nicolet, dont celle de créer des comités locaux de gestion des bassins versant. Et devant l’urgence de la situation prévalant au lac Kénogami, il décide d’aller sans attendre en appel d’offre de services pour réaliser une étude technique sur les mesures à prendre pour éviter d’autres débordements, laquelle sera déposée au comité de bassin dès qu’il sera formé.

De plus, Québec est d’accord avec l’analyse faite par les commissaires selon laquelle le ministère de l’Environnement et de la Faune est en conflit d’intérêt parce qu’il est à la fois gestionnaire de barrages (comme ceux du lac Kénogami) et chargé de l’application de la loi. A cette fin, le conseil des ministres, qui a étudié le document au cours des derniers jours, décide de créer un organisme indépendant qui sera chargé de la sécurité des barrages pour tout le Québec

Du changement

Réagissant aux conclusions de la Commission scientifique et technique sur la gestion des barrages au nom de ses collègues, le ministre des Transports Jacques Brassard, qui est également responsable de la reconstruction au Saguenay, a mentionné, hier matin, que l’efficacité et la célérité démontrées par les commissaires auront finalement donné raison à son gouvernement qui, au lendemain des tristes événements de juillet, a préféré une commission scientifique à une commission d’enquête judiciaire qui aurait coûté plus cher et dont l’accouchement aurait été plus long.

Dans l’esprit du ministre, il ne fait pas de doute que le constat de la commission Nicolet appelle beaucoup de changements au Québec: «Plusieurs décennies de gestion sans trop de problèmes graves ont souvent occulté les risques réels sousjacents aux situations plus qu’extrêmes que les événements majeurs de juillet dernier ont permis de mettre crûment en lumière.» Et parmi les autres recommandations qui seront suivies, on note l’inventaire complet de tous les ouvrages de retenue éparpillés sur le territoire de la Belle province, dont plusieurs ont été oubliés avec les années, et une réforme complète de la loi plus que centenaire (1856) sur le régime des eaux qui, de l’aveu du ministre, est un fouillis complet.

«Il y a des barrages qui ne tombent même pas sous la juridiction de la loi», a déploré Jacques Brassard lors d’une conférence de presse tenue dans la capitale. Devant l’importance que prend l’eau au Québec, il était plus que temps, selon lui, qu’on se donne une véritable politique de l’eau et à cette fin, «il n’y a aucun doute que la contribution de la Commission Nicolet constituera un intrant majeur à son élaboration dans son volet de régularisation et de mise en profit de ses potentiels énergétiques et d’utilité publique, en relation avec la sécurité des biens et des personnes».

En fait, ses seules lacunes viennent du fait que la commission a passé sous silence les coûts rattachés aux changements proposés et n’a suggéré aucun calendrier pour identifier des mesures qu’il conviendrait de privilégier. La tâche en incombe donc au gouvernement qui a dû fixer lui-même ses priorités.

Le ministre Brassard a pris soin de souligner que l’analyse faite des 70 recommandations de la commission est encore sommaire et demandera une évaluation plus approfondie, mais que les actions annoncées sont les priorités qui visent à assurer la sécurité des populations.

Rapidité

L’une d’elles, qui déborde le rapport Nicolet, consiste à mettre en place un plan de mesures préventives de surveillance des rivières:

«Nous nous retrouvons avec de nouvelles rivières parce que leurs configurations ont été passablement modifiées par les événements de juillet. Il est donc important de mettre en place un organisme s’assurant qu’il n’y aura pas de problème le printemps prochain.»

Là dessus, Jacques Brassard s’est montré sensible à la recommandation visant à resserrer la gestion des zones inondables et des zones à risques et n’a pas manqué d’écorcher le laxisme des administrations municipales qui, par le passé, ont donné des permis dans des endroits douteux.

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