le mercredi 22 juillet 1998

Gestion du lac Kénogami

Laterrière réclame l’embauche d’un gardien

Laterriere – La mairesse de Laterrière, Françoise Gauthier, admet qu’elle peut passer pour une chialeuse, mais elle en a assez de répéter les mêmes affaires dans le dossier de la gestion du réservoir du lac Kénogami sans que l’on apporte les correctifs nécessaires.

Lors de la dernière séance régulière du conseil municipal, les élus ont adopté une résolution demandant officiellement au ministère de l’Environnement et de la Faune d’embaucher un gardien afin d’assurer une présence humaine permanente sur le barrage de Portage-des-Roches.

La présence d’un gardien, croit la mairesse Gauthier, rassurerait la population et surtout, permettrait des interventions plus rapides lorsque les responsables de la gestion à Québec ne sont pas en poste, comme ce fut le cas dans la nuit de vendredi à samedi dernier.

«Le fonctionnaire qui quitte son bureau à 17 heures le vendredi soir et regarde sur son ordinateur des prévisions qui font état de précipitations de 7 millimètres ne saura pas s’il y aura des changements.

La dernière fois, en fin de semaine, il est tombé quatre fois plus d’eau que les prévisions sur la rivière aux Écorces. Un gardien sur le barrage aurait constaté que le niveau augmentait», insiste la mairesse Gauthier, visiblement déçue du fait que personne, ni même la Commission Nicolet, n’a retenu la nécessité de la présence humaine sur les ouvrages.

La municipalité de Laterrière n’entend surtout pas proposer au gouvernement de défrayer une partie des coûts du «gardiennage» des installations de Portage-des-Roches: «On est rendu qu’il faut tondre le gazon et installer des toilettes. Ce sont les installations du gouvernement, qu’ils s’en occupent», tranche la mairesse Gauthier.

Controverse

La situation de la fin de semaine dernière a surpris les citoyens de Laterrière, surtout que depuis le printemps, le ministère de l’Environnement et de la Faune avait appliqué à la lettre une gestion préventive du réservoir.

«N’en déplaise aux maires des municipalités riveraines du lac Kénogami, pour s’assurer de ne pas avoir de problème, il faut gérer le réservoir au niveau 112,8 pieds. C’est la marge nécessaire pour éviter de franchir le niveau maximum de 113,5 pieds», poursuit Françoise Gauthier.

Cette façon de gérer, qui va soulever évidemment des critiques chez les riverains jamais satisfaits du niveau du lac Kénogami, est la seule façon de faire tant et aussi longtemps que le gouvernement ne procédera pas à la construction d’ouvrages de rétention en amont du lac, croit la mairesse.

Elle rappelle dans cette veine qu’à l’époque où les papetières opéraient une écluse au lac aux Écorces dans le Parc des Laurentides, la gestion du réservoir était beaucoup moins contraignante.

Françoise Gauthier signale que depuis plusieurs jours, il pleut régulièrement dans le bassin versant et que des conditions favorables aux inondations sont réunies.

À Laterrière, le niveau du lac Kénogami inquiète beaucoup les citoyens demeurant en bordure de la rivière Chicoutimi. Les recommandations de la Commission Nicolet parlaient d’une gestion préventive des ouvrages et Françoise Gauthier demande au ministère de reprendre le style de gestion adopté pendant la période printanière.