le vendredi 21 juillet 2000

Bas niveau du lac Kénogami

Un scénario bien connu se répète

Lac-Kenogami – Le téléphone sonne à la résidence du maire de Larouche et ce n’est pas pour lui souhaiter de bonnes vacances. C’est que les propriétaires autour du lac Kénogami commencent à manquer d’eau.

Réjean Lévesque déplore une nouvelle fois la situation, mais pour Daniel Martel, le président de l’Association des propriétaires du lac Kénogami (APLK) c’est une répétition d’un scénario bien malheureux.

Quand le niveau du lac Kénogami baisse, c’est toujours dans la baie Cascouia, à Larouche, que les premiers échos de mécontentement se font entendre. Selon le maire Lévesque, la navigation est devenue laborieuse, hier, alors que le débit aux exutoires du lac réservoir Kénogami était supérieur aux apports.

Daniel Martel répète que le niveau baisse toujours trop vite par rapport à la période. L’an dernier, il a remisé son embarcation à la fin du mois de juillet et pense bien en faire autant cette année, même s’il tombe plus de pluie. « Une chance, dit-il, qu’il ne fait pas aussi beau que l’été dernier, parce que nous aurions plus de plaintes. »

La baisse pourrait être rapide cette année, si l’on se fie à la situation d’hier. Il entrait 58,24 mètres cubes par secondes (m3/s), alors qu’il en sortait 79,35 m3/s, réparti comme suit: 46,70 m3/s, sur la rivière Chicoutimi, et 22,65 m3/s, sur la rivière aux-Sables.

Hier matin, le niveau du lac s’établissait à la cote 112,6 pieds, soit presqu’un pied en bas du maximum. « Il nous reste encore un pied de marge de manoeuvre. Ce n’est pas beaucoup dans la mesure où le gouvernement nous a déjà baissé la cote de 1,5 pied. »

Daniel Martel se demande pourquoi le gouvernement ne gère pas le lac à 113,5 pieds quand il y a beaucoup d’eau comme cette année. Il a l’impression qu’il y a du gaspillage d’eau et que les débits vont au-delà des besoins des producteurs d’électricité.

A ce sujet, il a bien hâte à 2006, année qui marque la fin de baux d’approvisionnement en eau pour la production hydroélectrique. Abitibi-Consol et Elkem devront alors revoir avec le gouvernement une entente qu’ils ont depuis 50 ans.

Le porte-parole de l’APLK garde cependant le moral. L’annonce du projet d’aménagement d’un barrage sur la rivière Pikauba et de certaines autres mesures, au montant de 170 millions $, est encourageante. « Il y a cinq ans, nous ne parlions pas de solution, conclut-il. Dans cinq ans, nous en aurons une. »

Les gens qui veulent obtenir quotidiennement les statistiques sur les apports et le niveau du lac Kénogami n’ont qu’à composer le 695-8879, poste 500. Ils obtiendront la cote (en mètres), l’apport et les débits.