le samedi 2 mai 1998

Gestion du lac Kénogami

Le comité élabore des mesures temporaires

Lac-Kénogami – Le doux printemps sec et ensoleillé ne fait pas que des heureux et au Comité provisoire de gestion du bassin du lac Kénogami, on commence à trouver que l’eau se fait rare.

Conformément à son mandat, un sous-comité s’est réuni hier matin dans le but d’élaborer des mesures temporaires pour résoudre le problème de gestion du lac-réservoir en attendant la solution définitive qui devrait consister, si le ministre l’approuve, en la construction de réservoirs en amont du lac dans la Réserve faunique des Laurentides.

« Là-dessus, explique le secrétaire du comité Maurice Dumas, nous nous acheminons vers une solution consistant à avancer la période où on diminue les débits évacués dans les rivières Chicoutimi et aux Sables, les deux exutoires naturels du lac Kénogami. »

En effet, l’entente multipartite prévoit qu’en période estivale, les débits minimums évacués sur les deux rivières totalisent 42 mètres-cubes à la seconde, soit 14 au barrage de Pibrac de Jonquière et 28 au Portage-des-Roches à Laterrière. Ces débits permettent aux producteurs d’hydroélectricité installés sur les deux rivières d’avoir assez d’eau pour leurs turbines, tout en diminuant au maximum les baisses de niveau d’eau dans le lac en période de sécheresse.

Or, selon les ententes, cette période estivale commence en juin. Avant cette date, on se soucie peu de l’état du réservoir et c’est tout à fait normal, puisque la période printanière est habituellement riche en apports. Mais cette année, ce n’est pas le cas. Il n’y a pas eu beaucoup de neige au sol cet hiver et il ne pleut pas. Selon les discussions tenues hier matin, on pourrait dorénavant adopter un mode de gestion qui ferait en sorte qu’on réduirait les débits dès le printemps sans attendre le mois de juin. Cette année, par exemple, où le niveau du réservoir est 3,5 mètres en bas de sa cote, on pourrait donc diminuer les débits évacués dans les deux rivières pour hausser le niveau du lac.

Coûts

Selon Maurice Dumas, cette solution semble la plus réaliste sur le plan économique et de la sécurité. Il n’était évidemment pas question de toucher au niveau maximum du lac ni aux débits.

Dans le premier cas, la cote maximale a été abaissée de 164,16 à 163,7 mètres pour des considérations de sécurité et quant au second, il serait difficile de faire accepter aux producteurs d’électricité une réduction des débits minimums.

« Déjà, note Maurice Dumas, ceux-ci devront vérifier, au cours des prochains jours, combien va leur coûter la solution que nous envisageons. » Le sous-comité espère être en mesure de soumettre sa recommandation définitive au comité provisoire de gestion qui devrait se réunir dans la semaine du 17 mai. Si elle est acceptée, elle devra ensuite être soumise au ministre.

Il est clair que la mesure, quelle qu’elle soit, pourra être difficilement appliquée dès ce printemps et le sous-comité travaille donc dans un horizon d’une année.