Mardi 19 juillet 2016

Le Saguenay prêt pour un deuxième déluge?

En juillet 1996, le Québec connaissait l’une de ses pires catastrophes de son histoire, alors que dix personnes perdaient la vie dans le déluge du Saguenay, sans compter les dégâts dépassant le milliard de dollars. Si le même scénario météo se reproduisait aujourd’hui, est-ce que la région serait mieux préparée pour l’affronter? Il semblerait que oui.

Les conditions météo qui ont mené à cette catastrophe ont été très exceptionnelles. Les 19 et 20 juillet 1996, il est tombé 165 mm d’eau à Saguenay. Mais finalement, durant 50 heures, on a enregistré jusqu’à 279 mm principalement dans les bassins hydrographiques du réservoir Kénogami et des rivières Ha! Ha!, à Mars, Chicoutimi, du Moulin, Saint-Jean et Belle-Rivière.

« Des circonstances ont été aggravantes. Le sous-sol de la région, qui est constitué de granite, permet mal une infiltration des eaux. De plus, des forêts de conifères peuplent le secteur. Encore une fois, ce type de forêt absorbe moins les précipitations », spécifie Réjean Ouimet, présentateur et spécialiste à MétéoMédia.

Le Saguenay mieux préparé

Plusieurs millions de dollars ont été investis depuis 20 ans afin d’être mieux outillé devant une autre catastrophe que celle de 1996.

« Avec les outils qui sont en place, les gestionnaires nous l’ont confirmé, ils peuvent gérer un déluge, il n’y a aucun problème de sécurité publique. Il y aurait potentiellement certains dommages matériels, mais homis les dommages qu’il pourrait y avoir, l’eau peut passer facilement… l’eau peut passer par les rivières et ça peut être géré sécuritairement et il n’y a pas de danger pour les populations », affirme Paul Ruel, président du comité de bassin du lac Kénogami, rivières Chicoutimi et aux Sables.

Voici quatre recommandations mises de l’avant afin d’éviter un deuxième déluge comme celui de 1996 :

  • Réduire le niveau de l’eau du lac Kénogami de 4,5 m
  • Mettre en place un système d’alerte dans la région
  • Rehausser les digues et barrages
  • Creuser la rivière aux Sables pour favoriser l’évacuation de l’eau.

Ces recommandations ont été proposées au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) en 2003. Une cinquième proposition n’a cependant pas été réalisée pour des raisons de coûts. « C’était un réservoir en amont dans le parc des Laurentides (Pikauba) pour pouvoir contrer encore une fois les apports d’eau. Ce n’est pas réalisé encore. À l’époque, ça coûtait 175 M$. Aujourd’hui, 20 ans après, les coûts n’ont pas été estimés », ajoute M.Ruel, qui assure du même coup qu’il n’y a aucun danger pour la population.

Selon lui, cette mesure aurait surtout comme objectif d’amenuiser les dommages matériels.