le mardi 19 juillet 2016

LE DÉLUGE, 20 ANS APRÈS

Réservoir Pikauba : un projet qui n’a jamais vu le jour

Parmi les recommandations émises dans la foulée de la Commission Nicolet, la construction d’un ouvrage tampon en amont du lac Kénogami est demeurée dans les cartons. «Quand on me demande si ça va se réaliser, c’est subtil comme réponse. À l’époque, le projet (du réservoir Pikauba) était évalué 175 millions$ et il en coûterait certainement davantage en dollars actuels. (…) Le réservoir Pikauba était le dernier élément du rapport Nicolet, mais avec les mesures mises en place, on peut gérer sans cela», estime le président du CBLK Paul Ruel. «C’était un outil additionnel pour le gestionnaire. Il pourrait ainsi retenir un peu plus d’eau en amont, ce qui diminuerait les débits dans la rivière et baisser le niveau du lacKénogami. Mais actuellement, on peut gérer un déluge sans cet outil, en ce sens qu’il n’y aurait aucune vie humaine en danger et qu’il y aurait moins de dommages matériels potentiels.»

D’autre part, le CBLK est toujours en attente de connaître les solutions envisagées pour le barrage Hydro-Jonquière (propriété de Saguenay) et le pont de Rio Tinto menant à la centrale chute à Caron. Le plan de gestion du lac Kénogami prévoit une capacité d’évacuation de 650 mètres cubes/seconde. Or, la capacité d’évacuation du barrage d’Hydro-Jonquière est limitée à 550 mètres cubes/seconde. Au-delà de cette limite, la centrale et les turbines seraient endommagées. «Actuellement, Ville de Saguenay a fait faire une étude qui devrait normalement être disponible à l’automne pour voir comment corriger cette problématique», souligne M. Ruel.

Quant à Rio Tinto, les bases du pont d’accès seraient fortement endommagées par une évacuation à fort débit. La solution passerait par l’aménagement d’une voie de contournement, laquelle nécessiterait un investissement de 5 millions$. Dans les deux cas, la décision de concrétiser les solutions avancées appartient aux gestionnaires concernés.