Agir en amont du problème plutôt qu’y réagir
le mardi 19 juillet 2016
Centre de coordination de gestion des risques
Agir en amont du problème plutôt qu’y réagir
Au fil du temps (et des catastrophes), les autorités municipales et gouvernementales se sont dotées de plan de mesures d’urgence pour réagir promptement lors de catastrophes. Depuis le Déluge de 1996, la façon de faire a été modifiée de manière à ce que les équipes d’intervention soient proactives en situation d’urgence, plutôt que d’être en réaction aux événements.
À Saguenay, la structure de gestions des risques instaurée en 2009 a été allégée et intégrée au Service de sécurité incendie. Un centre de coordination a été aménagé au quartier général et relève depuis du directeur du service, Carol Girard. «À Saguenay, on parle de gestion des risques. C’est une notion intégrée au Service de sécurité incendie. On a éliminé les structures parallèles et fait en sorte d’être opérationnel en tout temps. La division « prévention » est devenue la division « gestion et analyse de risques » et quand on parle de risques, c’est tous les risques: incendie, inondation, tremblement de terre, mouvement de sol, etc.», souligne le coordonnateur des mesures d’urgence. «On a un plan de mesures d’urgence, mais on gère avec une structure. Si un danger se produit, le centre de répartition envoie un message à l’officier d’état-major en service et ce dernier va se rendre sur place avec des ressources pour prendre des informations, poser des actions s’il y a lieu, et informer la structure.»
Plus dynamique, cette structure permet une intervention plus rapide. «S’il arrive quelque chose durant la nuit, on n’appellera pas le maire pour l’informer de la situation, on va plutôt lui faire part de ce qui a été fait», nuance le directeur en prenant en exemple l’incendie du pont Dubuc. «On était en situation de crise dès 4h du matin. On a réuni une équipe de coordination, de sorte que tout était déjà en place quand j’ai communiqué avec le maire le matin. Contrairement au Déluge de 1996 où on était en réaction, maintenant on est en prévention. On est très proactif et très efficace à ce niveau», affirme Carol Girard.
Gestion des barrages
La gestion des barrages du réservoir lac Kénogami et ses deux déversoirs se fait maintenant en collaboration avec le Centre d’expertise hydrique du Québec (CEHQ). Les deux organisations ont mis en place un processus d’alerte et de mobilisation «qui a été peaufiné, raffiné et actualisé», souligne M. Girard.
«Ça fait en sorte que maintenant, la gestion se fait en collaboration entre le CEHQ et nous. Lorsqu’un problème quelconque survient, on a préalertes par-dessus préalertes; on a toujours des informations qui entrent. Quand on a une décision à prendre, elle se fait en concertation avec ma coordination, le CEHQ et les différents propriétaires d’ouvrages de façon à prendre la meilleure décision possible et la plus proactive possible pour éviter des problèmes majeurs», explique-t-il.
Advenant un risque d’inondations (mineurs ou majeur), la population concernée est informée par un système d’appels informatisés Somum. Et si les gens sont absents lors de l’appel? «Somum, c’est un moyen parmi bien d’autres dans le processus. En cas d’un risque majeur, on va utiliser les réseaux sociaux (comptes Facebook de la ville) et les médias par communiqués de presse. Des policiers, des pompiers et des inspecteurs de gestion se rendent également sur le terrain pour visualiser et corroborer ce qui se passe en temps réel et informer les citoyens. S’il y a évacuation, on va déployer des ressources sur place pour aller cogner aux portes et s’assurer que les gens ont tous bien compris et qu’ils appliquent les procédures.»
Selon M. Girard, ce processus a bien fonctionné lorsqu’ils ont eu à gérer des crues assez importantes, mais il demeure toujours sujet à amélioration. «Chaque fois qu’on a un événement, on se requestionne, on corrige la situation, et on améliore notre façon de faire», a-t-il conclu.