le Dimanche 19 juillet 1998

Les fortes pluies inquiètent la population

Laterriere – Les fortes pluies, qui se sont abattues sur la région depuis trois derniers jours, n’ont pas été sans jeter un certain émoi auprès des gens de Laterrière qui se sont souvenu du fameux déluge de 19 juillet 1996 alors que les eaux du barrage du Portage-des-Roches ont débordé.

Dans un communiqué émis tard hier soir, le Comité des Citoyens de Laterrière, par l’entremise de leur président, Gilles Potvin, en avait long à dire sur le comportement des gens du ministère de l’Environnement et de la Faune (MEF), mentionnant qu’il avait l’impression qu’on avait déjà oublié la catastrophe du 19 juillet 1996.

«Depuis le déluge de juillet 1996, le MEF nous confirme qu’il a de très bons outils d’information sur les apports du lac Kénogami. Or, il pleut depuis plusieurs jours, la terre est saturée, donc le ruissellement est prévisible. Qu’on ne vienne pas nous dire qu’on ne connaissait pas bien les apports.»

«Le MEF n’est pas sensé dépasser le cote de 113.5 pieds. Or, hier matin, le lac était à 113.8 pieds et le MEF nous dit, depuis toujours, que son personnel travaille 24 heures par jour. Le MEF nous dit qu’il utilise la météo qui, d’ailleurs, annonçait beaucoup de pluie, ce que nous avons eu. Depuis le déluge de 1996, le MEF devait agir en prévision et non pas en réaction aux événements, au risque d’avoir à refermer les vannes si la prévision de pluie ne se réalise pas.»

Conditions similaires

Gilles Potvin explique que les résidents du secteur ont toujours frais à la mémoire les inondations d’il y a deux ans et que la plaie est loin d’être cicatrisée. Il fait donc un parallèle avec les tristes événements.

«Le vendredi 17 juillet 1998, nous retrouvons des conditions presque similaires à celles du déluge. Pendant la journée, plusieurs sessions de pluies se sont abattues sur notre secteur. Au début de la soirée, nous constations, avec très grande anxiété, que le niveau de la rivière Chicoutimi n’avait pas encore été modifié. Sur nos terrains et dans les rues, le ruissellement était presque aussi important que lors du déluge. Plusieurs personnes ont communiqué avec les dirigeants du Comité des citoyens de Laterrière afin de faire part de leur inquiétude sur l’absence de réaction du MEF face à la situation.»

«Le Comité des citoyens de Laterrière a alors communiqué avec l’échevin du secteur concerné, Ghislain Larocque, pour le sensibiliser et lui demander d’intervenir. Ce n’est qu’hier matin, vers 10h, que le MEF a ouvert, encore en catastrophe, les vannes du barrage de Portage-des-Roches. Comme au déluge de 1996, le MEF n’a pas agi en prévention, n’est pas passé à l’action et a réagi plusieurs heures après les événements, de sorte qu’il a été dans l’obligation d’ouvrir les vannes de façon très importante avec tous les dangers que ce genre de geste comporte.»

«Il est important de préciser que, suite à notre demande, Ghislain Larocque n’a pu rejoindre aucun membre de la Sécurité civile pour faire part de nos appréhensions. Il semblerait qu’il se soit heurté à une boîte vocale. Qui dormait encore sur la « switch »? Ne devrait-on pas remettre la gérance de nos barrages à d’autres? La question est posée, encore une fois.» «Je demeure à un demi-mille du barrage et l’eau est montée sur mon quai. Je m’imagine l’anxiété des gens qui demeurent plus bas, soit à un endroit où la rivière se rétrécit. Dans mon coin, on parle d’un niveau d’eau élevé à un pied et demi de plus. Plus bas, il devait être de trois à quatre pieds», rappelle Gilles Potvin.