Le Comité prendra le temps nécessaire
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le vendredi 19 décembre 1997
Crues du lac Kénogami
Le Comité prendra le temps nécessaire
Jonquière – S’ils l’avaient jugé à-propos, les 19 organismes membres du Comité provisoire du lac réservoir Kénogami et des rivières Chicoutimi et aux Sables auraient pu trancher dès mercredi, au sujet de la meilleure façon de gérer les crues de ce plan d’eau. Or, après avoir accusé réception d’une étude réalisée par Génivel-BPR-Tecsult, à qui on avait demandé de cerner la meilleure option, ils ont adopté une attitude attentiste.
«Avant de recommander quoi que de soit au ministre (de l’Environnement et de la Faune du Québec, David Cliche), nous avons décidé, lors de notre réunion d’hier (mercredi), de nous accorder un délai supplémentaire afin de permettre à chaque organisme de mener des consultations», a annoncé le président du comité, Paul Ruel, à l’occasion d’une rencontre de presse tenue hier matin, à Jonquière.
Il est trop tôt pour établir de quelle manière les membres du comité (parmi lesquels on retrouve, entre autres, les municipalités de Jonquière, Laterrière, Chicoutimi, Larouche, Lac-Kénogami et Hébertville, de même que la MRC Fjord-du-Saguenay) s’y prendront pour recueillir l’opinion de leurs commettants. Toutefois, la volonté des dirigeants est d’ouvrir la porte au plus grand nombre possible de groupes et d’individus.
«C’est une affaire qui nous engage pour plus de 10 000 ans, d’une certaine façon. Donc, il est important de consulter les organismes et, à travers eux, l’ensemble de la population», fait ainsi remarquer le vice-président Daniel Côté, tandis que pour sa part, le président Paul Ruel assure que même les citoyens qui n’appartiennent à aucun des 19 organismes se verront offrir l’occasion de donner leur avis.
Une cible
Lors de la rencontre de presse, les responsables du comité sont demeurés dans le vague en ce qui a trait à l’échéancier. Si ce n’est la tenue d’une nouvelle réunion du comité provisoire le 20 janvier, pendant laquelle les représentants des organismes membres pourront soumettre leurs interrogations aux auteurs de l’étude, il n’y a rien de coulé dans le ciment eu égard au calendrier des consultations.
«Peut-être que certains groupes amorceront la démarche avant le 20 janvier, mais en principe, le gros du travail devrait se faire dans les semaines qui suivront», mentionne le trésorier Jean Villeneuve. Comme il faudra ensuite concilier les points de vue qui auront été exprimés, ce n’est qu’au printemps, à toutes fins pratiques, que le comité pourra livrer ses recommandations au ministre.
D’ici là, bien sûr, le sort des barrages Pont-Arnaud, Chute-Garneau et Price (dans le quartier du Bassin) restera indéterminé. Puisqu’on n’aura pas statué sur l’ampleur des crues maximales que devra absorber la rivière Chicoutimi (le volume variera selon l’option qui sera retenue par le gouvernement), on ne pourra établir à quel niveau il faudra – si nécessaire – porter leur capacité.
Dans les deux premiers cas, il s’agira de déterminer comment se fera la reconstruction des ouvrages, alors qu’en ce qui touche le troisième, on parle d’un ajout qui pourrait découler des choix qu’effectuera le ministre Cliche après avoir pris connaissance des recommandations du comité. «En ce qui regarde les conséquences immédiates du processus de consultation, c’est l’essentiel de ce qui sera gelé», confirme Daniel Côté.