PROGRÈS-DIMANCHE, le Dimanche 18 juin 2006

Discussions sur le niveau du lac Kénogami

Les compagnies restent sur leur position

CHICOUTIMI –Les trois rencontres de la table de discussions tenues aux cours des derniers mois n’ont pas permis de dégager une solution pour régler une fois pour toutes le niveau du lac.

Représentant de Saguenay à la table, le conseiller Paul-Roger Cantin a tenu à préciser que contrairement à certaines informations véhiculées, le mandat n’en était pas un de négociations, mais bien de discussions. Des représentants des compagnies Elkem Métal et Abitibi-Consolidated, de Saguenay, du ministère des Richesses naturelles et du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs se sont assis ensemble à trois reprises, mais rien n’a été réglé, au grand dam de Paul-Roger Cantin.

Il raconte que les fonctionnaires provinciaux sont arrivés avec deux solutions: la première consiste en un statu quo (du 15 juin à la Fête du Travail, avec un niveau cible à 163,7 mètres et un débit minimum de 42,5 m3/s). Quant à la seconde, elle propose une période du 15 juin au 21 septembre, avec un débit de 36 m3/s et un niveau identique.

Les représentants de Saguenay sont revenus avec une nouvelle proposition qui prévoit une période s’étendant de la fin des crues printanières au 21 septembre et un débit minimum de 21 m3/s. Selon Paul- Roger Cantin, les compagnies n’ont pas voulu bouger d’un pouce, pas plus, par contre, qu’elles n’ont contesté les chiffres qui leur ont été présentés.

«Les compagnies reconnaissent que les citoyens et les citoyennes veulent avoir de l’eau dans leur lac. Cependant, les compagnies maintiennent que même pour un « partage » minime de l’eau, les citoyens devront payer les compagnies pour les pertes. Ceci est totalement inacceptable selon les citoyens et les citoyennes», écrit le représentant de Saguenay à la table de discussions, Ross Tamblyn.

Le maire de Larouche et représentant de la MRC du Fjord, Réjean Lévesque, croit pour sa part qu’il est temps de régler la situation une fois pour toutes et d’arrêter de subventionner des entreprises privées au détriment des usagers du lac. «Elkem dégage des profits de huit millions $ annuellement grâce à l’eau du lac et emploie 72 personnes. Ça veut adire que tous les ans, nous subventionnons à raison de 110 000 $ chaque emploi», affirme-t-il.