le jeudi 18 février 1999

Lac Kénogami

Nouvelle étape de franchie

Le processus de consultation gouvernementale sur l’aménagement d’ouvrages de contrôle du bassin hydrographique du lac-réservoir Kénogami a franchi une nouvelle étape alors qu’Hydro-Québec a présenté sa contre-expertise au ministère des Ressources naturelles.

A partir d’une première étude réalisée par la firme Génivel-BPR sur les possibilités d’aménager des ouvrages de contrôle de crue sur les rivières Pikauba et aux Ecorces, les services d’ingénierie d’Hydro-Québec ont effectué une contre-expertise. Cette étude avait été commandée au groupe Génivel-BPR dans le cadre du suivi de la Commission scientifique et technique sur les barrages mise sur pied au lendemain des inondations de juillet 1996.

L’attachée de presse du ministre Jacques Brassard, Louise Accolas, a confirmé qu’une première présentation complète de la contre-expertise d’Hydro-Québec avait eu lieu. Cette présentation comportait un certain nombre de scénarios envisageables pour atteindre l’objectif fondamental de ce projet qui est d’assurer la sécurité des citoyens demeurant en aval des ouvrages du lac-réservoir Kénogami.

«M. Brassard a demandé un certain nombre de précisions sur la contre-expertise d’Hydro-Québec et une nouvelle rencontre avec la société d’Etat doit avoir lieu d’ici quelques semaines», a expliqué Louise Accolas, qui n’a toutefois pas identifié les éléments sur lesquels le ministre des Ressources naturelles a demandé des précisions.

Début

Au départ, selon les données connues et confirmées par Hydro-Québec, il était question d’une série d’ouvrages détournant les crues qui aurait donné naissance à un réservoir. Il était techniquement possible d’aménager une centrale hydroélectrique au pied de ce réservoir. D’après les évaluations cette centrale aurait été en mesure de produire un peu plus d’une quarantaine de mégawatts.

C’est au chapitre des coûts que le projet rencontre les principaux obstacles puisque techniquement, le projet est réalisable. Encore hier, Louise Accolas confirmait que les différents scénarios analysés se situaient dans des braquettes de coûts de construction se situant entre 300 et 500 millions $.

Brassard

Comme l’a déjà mentionné le ministre des Ressources naturelles au lendemain de sa nomination, le gouvernement, tout en conservant comme principal objectif la sécurité des citoyens, n’écarte pas la production hydro-électrique pour aider au financement des ouvrages.

Il n’est également pas écarté pour le moment qu’un partenaire privé, disposant d’une expertise très sérieuse dans la gestion de barrages, puisse devenir partenaire dans le projet.

Sur la stricte base de la rentabilité énergétique, le projet du Parc des Laurentides dépasse les critères de rentabilité établis par Hydro-Québec. Selon ces critères, un projet de centrale est rentable lorsque le coût de production du kilowattheure ne dépasse pas la barre du 3 cents le kilowattheure.

L’autre élément délicat sur lequel Hydro-Québec et le ministère adoptent la ligne de la prudence est la question autochtone. Il est évident que toute la question de la propriété du territoire et de son utilisation sera soulevée par les Hurons de Québec ou les Montagnais du Lac-Saint-Jean.

La construction d’un système de contrôle des crues sur ces deux rivières constitue la principale recommandation du Comité provisoire du lac-réservoir Kénogami et des rivières aux Sables et Chicoutimi.

Louise Accolas a indiqué hier que le comité sera évidemment informé dès que le ministère des Ressources naturelles et Hydro-Québec auront arrêté des choix sir les différents scénarios retenus.