le Dimanche 16 décembre 2007

Prospection minière

Inquiétudes à l’APLK

JONQUIÈRE – (MG) – Les démarches de prospection minière qu’entend entreprendre Breakwater Resources suscite l’inquiétude au sein de l’Association pour la protection du lac Kénogami (APLK).

Son président, Claude Collard, a voulu réagir à la nouvelle publiée dans l’édition de lundi dernier du Quotidien, annonçant l’acquisition de titres miniers par Breakwater sur le territoire de l’ancienne municipalité. Selon M. Collard, dont le regroupement a pour but de mettre en valeur et de protéger le cours d’eau, l’exploitation minière à Lac-Kénogami suscite de nombreuses interrogations, tant au niveau environnemental qu’économique.

« Avec tout ce qu’il y a de disponible au Québec, je ne peux pas croire qu’on vient encore mettre de la pression sur le secteur de Lac-Kénogami. On s’attaque à un territoire que nous sommes en train de développer intelligemment », opine Claude Collard.

Selon le président, qui a lui-même déjà travaillé dans le secteur minier, les risques environnementaux relatifs à l’implantation d’une mine sont inévitables. Il craint également pour la « pollution » visuelle causée par la présence d’installations minières.

« J’essaie de m’imaginer ce que ça pourrait devenir. Il y a beaucoup d’interrogations. Une chose est sûre, le lac Kénogami est une richesse en plein coeur de Saguenay, un secteur relativement bien conservé dont une grande partie est encore à l’état vierge. Maintenant que la problématique de la gestion du niveau de l’eau est réglée, on veut développer tout autour du lac avec un projet récréo-touristique », mentionne Claude Collard.

Emplois

Pour ce qui est des emplois que pourrait éventuellement générer la présence d’activités minières à Lac-Kénogami, Claude Collard se montre sceptique.

« On a harnaché le lac deux fois depuis 1923 pour aménager des barrages. Avant, il y avait 200 emplois. Il n’en reste plus que 61. Si Breakwater a l’intention de transformer le minerai ici, peut-être, mais ce ne sera sûrement pas le cas. Si on veut s’en sortir au Saguenay-Lac-Saint-Jean, ça va prendre autre chose que des activités primaires », met en lumière le président de l’APLK.

Enfin, Claude Collard émet quelques doutes quant aux pratiques de Breakwater Resources en matière d’emploi.

« Regardez ce qu’ils font en Abitibi. Ils veulent embaucher des travailleurs de l’extérieur », fait valoir M. Collard, attirant l’attention sur un article récemment publié dans le journal « Les Affaires ». Selon le journal, Breakwater Resources souhaiterait embaucher des travailleurs Tunisiens pour la mine Langlois, située à Lebel-sur-Quévillon.