le lundi 12 juin 2000
Seule manière d’assurer la sécurité
Tous les experts consultés par le gouvernement du Québec, incluant la firme privée Génivel-BPR, ont conclu que la construction d’un réservoir en amont du lac réservoir Kénogami était la seule solution logique pour assurer la gestion du bassin versant en toute sécurité.
Le ministre des Ressources naturelles, Jacques Brassard, a profité de l’annonce pour signaler qu’en allant de l’avant avec ce projet, le gouvernement du Québec complétait la mise en place des recommandations de la Commission scientifique et technique sur les barrages dirigée par Roger Nicolet au lendemain des inondations de juillet 1996.
« Une ligne de fond se dégage de toutes les consultations menées jusqu’à maintenant. Le rapport du consortium Génivel-BPR Tecsult, pour ne citer que celui-là, confirme les dires des ingénieurs de la commission Nicolet: « seule l’option de réservoirs amont satisfait pleinement les critères de sécurité ». Cette seule prémisse indique la voie à suivre. »
Au départ, il était question d’un projet de 240 millions $, incluant des ouvrages de contournement de la rivière aux Ecorces, un affluent important du lac réservoir Kénogami. Interrogé à ce sujet hier, le ministre Brassard a certifié que la solution d’un seul ouvrage sur la rivière Pikauba, à partir des simulations, permettait de gérer adéquatement le niveau du lac réservoir Kénogami. De plus, la combinaison des ouvrages des deux rivières aurait engendré des coûts additionnels de 70 millions $ avec des conséquences beaucoup plus importantes sur l’environnement.
Le lac aux Ecorces et la rivière aux Ecorces, il faut le rappeler, font partie des plus beaux territoires fauniques du Québec. Dans ce choix, a précisé Jacques Brassard, le gouvernement a voulu conserver cette rivière qui est utilisée pour toutes sortes d’activités de plein air. Un choix qu’approuve le premier ministre.
Sur le plan technique, Hydro-Québec prévoit hausser de 50 centimètres les digues du lac réservoir Kénogami. Les déversoirs seront modernisés avec des équipements automatisés, un peu comme le fait Alcan dans son programme de modernisation de ses barrages. Selon Jacques Brassard, il n’est pas impossible que les travaux concernant spécifiquement les équipements du lacréservoir Kénogami, qui ne sont pas soumis au BAPE, débutent avant les échéanciers annoncés.
Le réservoir Pikauba sera aménagé dans la vallée située à quelques kilomètres au nord de la route 169 dans l’imposante vallée située au pied de l’ancienne base du mont Apica. Le réservoir sera facilement visible de la halte routière construite en bordure de la 169. Le choix de ce site permet de diminuer significativement le territoire qui sera noyé lors de la montée des eaux.
Pour ce qui est de la gestion du lac réservoir Kénogami, suivant les propos de Jacques Brassard, tout indique que le mode actuel sera maintenu tant et aussi longtemps que l’ensemble du système de contrôle ne sera pas terminé.
La construction d’un réservoir en amont augmentera le turbinage des centrales hydroélectriques situées sur les rivières Chicoutimi et aux Sables. Québec récupérera donc une partie de ces investissements avec l’augmentation des redevances.