le vendredi 10 mai 2002
Dès le 3 juin
Travaux de crues de 8,5 millions $ au lac Kénogami
La première phase des travaux de régularisation des crues du bassin versant du lac-réservoir Kénogami se mettra en branle le 3 juin prochain.
Des représentants d’Hydro-Québec, du ministère des Ressources naturelles, du ministère de l’Environnement et du comité du bassin du lac Kénogami et des rivières Chicoutimi et aux Sables ont annoncé le début des travaux en conférence de presse, hier matin.
La phase I du projet touche des améliorations qui ne sont pas soumises à la réglementation sur la qualité de l’environnement. Elles permettront de rendre plus efficaces les ouvrages de contrôle Pibrac-Est, Pibrac-Ouest et Portage-des-Roches.
Chargé de projet pour Hydro-Québec, Alain Chamberland a expliqué que les travaux permettront d’améliorer le système de levage des vannes de fond du barrage Portage-des-Roches. Celles-ci pourront être commandées à distance, tout comme deux passes du secteur d’évacuation. Un système électrique d’urgence sera également installé.
Dans le cas de Pibrac-Est et Pibrac-Ouest, le tablier sera élargi et les structures de levage et les vannes seront améliorées. Elles pourront également être actionnées à distance.
Les travaux sont évalués à 8,5 millions $. Pendant la période de pointe, ils donneront du boulot à 35 personnes. Les contrats qui seront accordés à des entreprises du Saguenay-Lac-Saint-Jean sont évalués à 7,4 millions $.
Invité à expliquer comment la phase I pourra sécuriser les personnes qui demeurent à proximité de la rivière Chicoutimi et de la rivière aux Sables, Alain Chamberland a répondu que l’installation de trois stations de mesure sur le territoire permettront de mieux évaluer les situations, que les améliorations aux évacuateurs contribueront à accélérer le temps de réaction, qu’un système de gestion prévisionnelle sera aussi très utile et que le lac Kénogami est maintenu à un niveau plus bas depuis quelques années.
Phase II
Les travaux qui débuteront le 3 juin ne représentent évidemment qu’une partie du projet. La portion la plus importante, la phase II, a encore des étapes à franchir avant de donner naissance au réservoir Pikauba, dans la réserve faunique des Laurentides.
Le réservoir Pikauba, le rehaussement des digues et l’excavation d’un seuil dans la rivière aux Sables, en amont du pont Saint-Dominique sont des éléments qui seront terminés à la fin de 2005 si tout fonctionne comme prévu.
Les études d’impact sur l’ensemble du projet ont été réalisées en 2000 et 2001 et le rapport a été déposé au ministère de l’Environnement et à Pêche et Océan Canada en mars dernier. Le gouvernement provincial doit maintenant se prononcer sur sa recevabilité, ce qui est prévu pour juillet 2002.
Toujours selon les prévisions, le Bureau des audiences publiques sur l’environnement tiendra une période d’information et de consultation en août et septembre 2002 et des audiences publiques, si nécessaire, en octobre et novembre.
Le rapport du BAPE devrait suivre en avril et le gouvernement devrait donner son accord un mois plus tard. Concrètement, la phase II devrait donc débuter pendant l’été 2003 pour se terminer à la fin de 2005.
Critiques
Alain Chamberland a noté que le réservoir Pikauba aura deux fonctions. Il permettra d’emmagasiner de l’eau dans les cas de crues importantes. Il sera vidé chaque printemps et rempli par les crues. Il permettra aussi de stabiliser le niveau du lac Kénogami.
L’intention du gouvernement d’inonder un territoire de 16,8 kilomètres a commencé à soulever les critiques dans la région de Québec.
« Nous connaissons les préoccupations des gens et ils ont déjà été rencontrés, a mentionné Alain Chamberland. Les études ont démontré qu’il n’y aura pas de perte d’habitats pour les orignaux mais qu’il y aura des répercussions en période de chasse. Nous sommes en discussion avec la SEPAQ. En ce qui concerne la faune aquatique, la réservoir créera une perte d’habitat et de productivité. La loi interdit les pertes d’habitat. Il faut trouver des moyens pour compenser ces pertes et des discussions sont en cours.