le vendredi 1 août 2003
Bureau d’audiences publiques sur l’Environnement
L’APLK recommande le barrage sur la Pikauba
L’Association pour la protection du lac Kénogami (APLK) se prononce en faveur de la construction d’un barrage sur la rivière Pikauba, dans la réserve faunique des Laurentides.
Dans le mémoire qu’elle vient de soumettre au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, qui doit étudier les impacts qu’aura l’ouvrage de retenue sur la faune et les humains, l’APLK soutient que cet ouvrage de régulation des crues est essentiel pour assurer la sécurité des citoyens et permettre le développement récréotouristique du lac.
De plus, elle réaffirme la position qu’elle avait adoptée en 1985 à l’effet que dès que les apports dans le lac Kénogami seront régularisés par le barrage situé en amont, le niveau de gestion de leur plan d’eau devra se situer entre les niveaux 113,5 et 114,5 pieds (entre 163,71 mètres et 164,01m), en essayant de rester le plus près possible de l’idéal situé à 114 pieds.
Dans son document d’une quinzaine de pages, l’APLK dresse un historique du lac et rappelle que depuis les inondations catastrophiques de juillet 96, le lac Kénogami est géré à un niveau plus bas (de 113 à 114 pieds) qui limite ses possibilités de développement récréotouristique, perdant ainsi beaucoup de valeur.
« La construction d’un ouvrage de retenue sur la rivière Pikauba, grâce à sa capacité d’emmagasinement, réglera le problème du niveau du lac Kénogami. La baisse importante que subit le lac lorsqu’il fait beau en été ou lorsqu’il y a une sécheresse automnale pourra être compensée en puisant dans ce réservoir », écrit l’APLK, soulignant qu’il ne faudra cependant pas gérer avec un réservoir vide en amont. Ce dernier, selon l’APLK, devra donc rester à un niveau de 417,7 mètres (au dessus du niveau de la mer) pour bien jouer son rôle.
Impacts
L’APLK ajoute qu’elle est bien consciente que la création du réservoir en amont du lac Kénogami, dans la Réserve faunique des Laurentides, aura un impact sur les écosystèmes, et ajoute qu’on devra donc mettre en place des mesures d’atténuation et de compensation.
À cette fin, dit-elle, on pourra utiliser les redevances qui seront versées. L’association en profite pour demander que le nouveau complexe hydrographique qui sera créé ne soit pas mis qu’au service des producteurs d’électricité (Abitibi-Consol et Elkem), et réclame un partage plus équitable entre les différents utilisateurs de l’eau que sont les riverains et les producteurs d’électricité.
L’APLK souhaite que la gestion du lac ne soit plus estivale, mais s’étendre de la crue printanière jusqu’à la prise des glaces.
Elle conclut que le projet d’un barrage sur la rivière Pikauba rencontrera l’une des recommandations de la Commission Nicolet, qui était d’assurer la sécurité de la population, à condition qu’il soit mis à la disposition des populations en amont et en aval du lac et non des producteurs d’électricité.